Mon premier Wes Anderson est une perle.
Parfois il y a des films qu'on s'attend à ne pas aimer, à classer dans l'abîme des "bof sans plus" à côtés des films meilleurs que ce qu'on pensait mais pas assez bons, et des films déceptions. Et puis parfois ces films qu'on avait jugé avant de les voir se révèlent étonnants, au point de devenir un coup de cœur qui donne envie de voir d'autres films du même genre, et The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson est de ces films incroyablement bons qui pourtant sont pour moi des ovnis, des films qui esthétiquement ne suffiraient pas à me plaire mais qui ajoutent à ce style visuel une narration, des personnage et des situations (que je ne spoilerai pas, ça non !) juste parfaites.
Je ne recommande pas ce film à n'importe qui, si vous n'aimez pas la narration, les personnages assez pompeux dans leur façon d'être et les couleurs tantôt vives, tantôt pastelles, je vous conseille le film, mais ne peux promettre qu'il vous plaira, pourtant à moi il m'a plu, et je suis de vorte avis sur les couleurs vives et tout le tralala.
Mais comment ne pas aimer ce mélange à la fois kitsch et drôle ? Comment ne pas s'attacher à ces personnages d'une autre époque, cet univers hôtelier surprenant, comment ne pas rire aux situations toutes plus inattendues les unes que les autres ? Et comment ne pas accrocher à ce scénario classique qui tourne à un genre de féerique ancré dans une modernité passée (si si, "modernité passée" c'est l'effet que ça m'a fait.
J'ajouterais que les musiques rythment à merveille les scènes, que Monsieur Gustave H. est tout simplement incroyable, toujours entre l'arrogance et la classe, que les Dafoe ne m'a jamais autant mis mal à l'aise dans un rôle (et que personne n'avait si bien exploité sa tête de psychopathe au bord de la rupture de nerfs permanente, que Adrien Brody est machiavélique et moustachu, Bill Murray inattendu, mais fait un caméo plaisant, que personne ne connaissait Tony Revolori avant cela et que Raphf Fiennes signe là un de mes rôles favori depuis "In Bruges" de Martin McDonagh. j'ajouterais encore que je viens de faire une très longue parenthèse juste pour vous parler d'acteurs.)
En bref qui que vous soyez, allez le voir, vous serez peut être déçu, mais moins qu'en passant à côté d'un chef d'oeuvre.
(Je mentionne du reste que le film alterne plusieurs époques et plusieurs formats, 4:3 et cinémascope. cela propose des plans hors normes et des symétries tout simplement impressionnantes pour le 4:3 et des changements narratifs intéressants et tout de suite visibles pour le cinémascope.)
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