Hotel California (même si ça n'a rien à voir)
Je voulais détester ce film, comme j'avais détesté « Moonrise Kingdom » (j'ai vu que celui-là), érigé par mes soins en un de ces symboles de cinéma intello et branché qu'il fait bon de dire qu'on a aimé auprès de ses semblables cultivés amateurs de cinéma kitsch et au bois grinçant.
Tout le monde mérite une deuxième chance.
Peut-être, est-ce l'ambiance de la salle de cinéma qui m'as fait changer d'avis, cette séance en petit comité... Cette étrange variété de spectateurs... Tous ces couples dont Madame avait du remuer ciel et terre pour amener Monsieur en échange de « 300, naissance d'un empire » la semaine prochaine.
Ça fait mal aux yeux, quand même, ces couleurs. Ces ambiances sombres brisées par des très gros plans sur des testaments et autres parchemins d'antan. Mais je me suis trouvé emballé, par ce sucre omniprésent dans la première partie du film, Ralph Fiennes en concierge excentrique et possible bisexuel, ces chorégraphies des grooms au tout début, avant la visite de Tilda Swinton, avant de clamser. Le regard de Mathieu Amalric.
J'ai souri, parfois ri de bon cœur à ces comiques de situation honnêtes, quoi que moins pertinents à cause d'une bande-annonce qui regroupait presque toutes les blagues du film. Et toujours la verve de Ralph Fiennes s'étouffant presque avec déclarations à l'accent british ravageur.
On s'est régalé devant Jeff Goldblum, Willem Dafoe... Mais c'est vite lassant, ces éternels plans fixes, saccadés... c'est toujours mieux que « Moonrise Kingdom » cela dit. Quelque fois y'a des mouvements de caméra bien utilisés, du moins, ça surprend et ça ferait presque croire à de l'action (la fusillade dans l'hôtel). Puis y'a aussi des paysages assez somptueux, rappelant ceux peints dans les vieux films (ouais je pense que c'est voulu). Charmant.
Finalement la galerie de personnages arrive assez bien à étoffer les changements fréquents de plan et tout le reste. Le système Wes Anderson semble beaucoup plus justifié pour ce film. A revoir, comme l'autre. Qui sait, c'est peut-être le début d'une certaine amitié entre ce réalisateur et moi.
Bon aller, je vais me mater « La vie aquatique » et tout le reste. Souhaitez-moi bonne chance.