Wes Anderson, en voilà un réalisateur intéressant, sans doute un des plus originaux et créatifs de notre époque, heureusement il en reste un peu qui propose un cinéma éloigné du conformisme ambiant en restant abordable et assez populaire vis à vis des cinéphiles avisés.
Avec "The Grand Budapest Hotel" il signe donc son huitième film, et je dois dire qu'il est dans la veine de son précédant long métrage "Moonrise Kingdom" de par son côté graphique et stylistique, allant même encore plus loin ici. L'univers visuel est vraiment sublime, la photographie est à tomber par terre, renforçant ce côté décalé du scénario, on alterne les couleurs pastels et les formats 16/9 et 4:3, tout est très audacieux.
Les différents flashbacks nous font découvrir l'histoire de cet hôtel, jadis réputé ayant perdu de son prestige, ainsi que de son concierge se retrouvant en prise avec les héritiers d'une femme lui ayant légué un tableau d'une valeur inestimable. L'écriture est très bonne et sublimée par un casting incroyable, notamment Ralph Fiennes, Willem Dafoe, Adrian Brody ou encore Harvey Keitel, tous impeccablement mis en scène par Anderson, on prend un pied pas possible à découvrir au fur et à mesure cette palette de personnages quasiment tous atypiques.
Les situations rocambolesques ne manquent pas, comme cette séquence folle de la poursuite en luge ou plus émouvantes tel le final et sa dimension mélancolique. La qualité de réalisation est incontestable, le goût de Anderson pour la symétrie relève du génie minutieusement étudié ajoutant un degré poétique supplémentaire à l'écriture, quelques jolis travellings également, tout est vraiment propre et littéralement artistique.
"The Grand Budapest Hotel" est un excellent film, beau, décalé, drôle et subtil prouvant une nouvelle fois que Wes Anderson fait parti des grands réalisateurs auxquels il faut compter.