C'est rigolo, mais ça fait trois films à la suite que je vois qui sont des films-hommage : le premier à un comic-book, le second à un comic strip et le troisième ... aux livres de Stefan Zweig et ses inspirateurs. (Et sans doute les Penny Dreadful et les films de l'époque.)
Je crois surtout que c'est vraiment le premier film de Wes Anderson qui m'a grave enthousiasmé. Jusqu'ici j'aimais bien ses comédies comme La Vie Aquatique ou A Bord du Darjeling Limited, mais j'avais du mal à en tirer autre chose qu'une sensation de film feel good, sympathique mais pas inoubliable.
Ici, Wes Anderson se décarcasse sur plein de choses. Déjà, visuellement, c'est taré, à la fois dans l'architecture de l'hotel, (avec plein de chausses trappes et de couleurs frapadingues) mais avec des plans superbes, très souvent jouant de la symétrie. Sans parler de certains plans séquences bien amenès ou de . Bon, après, Anderson à l'oeil pour ce genre de trucs.
Ensuite, pour le casting de fou, puisqu'on voit un grand, grand, grand nombre de super acteurs dans des rôles complètement anecdotiques. Ce qui fait qu'au lieu de se dire "bon ce personnage est joué par cet acteur célèbre il devrait réapparaitre plus loin dans le film" au final, on est perdu à se demander si tel personnage n'est qu'un simple caméo (ce qui arrive) ou s'il aura finalement de l'importance dans le film. Bravo pour brouiller les pistes du spectateur Wes, c'était une bonne idée.
Après, Ralph Fiennes est assez génial et il faut le dire puisqu'il porte une grande partie du film dans son rôle de dandy un peu efféminé du début du Xxe siècle, à la fois maitre d'hôtel et coureur de dot.
Il faut dire que l'écriture de Wes Anderson, c'était souvent de mettre en scène des personnages atypiques (genre "une parodie de Cousteau" ou "trois frangins un peu paumés") et de les placer dans des situations absurdes, ce qui créait mécaniquement le gag. Et pour le coup lorsque la situation est une sorte de méli-mélo très rocambolesque, ça devient franchement jubilatoire. On nage en plein dans une d'histoire d'héritages, de tueur, de vols de tableaux et d'évasions de prisons, dans lequel les personnages sont complètement balancé ce qui donne un décalage franchement génial en plus d'être prétexte à de nombreux gags.
Il y a toute une inspiration autour de l'Autriche (et de l'Europe centrale) du début du XXe siècle : histoire d'hotels, de grooms, d'héritages, de saut à ski, etc... Et on voit visiblement qu'il s'est amusé avec les scènes d'actions (notamment une course poursuite sur des pistes de skis.) Et le tout est parsemé d'humour noir, ce qui mine de rien rajoute une petite touche caustique au scénario (et enlève le côté "mignon mais superficiel" que l'on trouve aux films d'Anderson.)
Bref, c'est pour l'instant mon Wes Anderson préféré et je suis content qu'il soit "un peu" sorti de sa zone de confort.