L'eau se barre

Et si la santé d'un cinéma se mesurait à la qualité de ses films populaires ? A la vue de The Grand Heist, on ne pourrait qu'applaudir la vigueur et le tonus du cinéma coréen, de même que sa propension à fournir autant de pépites exigeantes que de divertissements respectueux de leur public.

Ne cherchez pas ici de grand discours ou de message subversif. Même si le film tape sur la privatisation des ressources naturelles au détriment du peuple, l'enjeu est clairement ailleurs. The Grand Heist, c'est surtout un cocktail explosif d'action, d'aventure et d'humour, trois composantes dosées à la perfection par Kim Joo-Ho. Ce dernier semble avoir trouvé la formule magique que le cinéma occidental a égaré depuis un certain Pirates des Caraïbes.

Si le scénario ne fait pas dans la finesse, loin de là, le film bénéficie d'un contexte historique original et intéressant, plaçant l'intrigue dans une Corée où la glace est plus convoitée que l'or. D'où le prétexte à un croisement entre film historique, film de braquage et comédie débridée.

Il n'y a rien de profond à en dire, n'empêche qu'on prend un plaisir absolument monstrueux à suivre la belle bande de bras (pas trop) cassés menée par Deok-Mu, tout comme on a pu en prendre il y a 15 ans devant Ocean's 11, dans un autre registre. Les péripéties pétaradantes se succèdent à un rythme trépidant, d'autant plus que la réalisation mise beaucoup sur le grand spectacle et que le film jouit d'une enveloppe esthétique particulièrement soignée. Du kif, et rien que du kif.