Brian Pulido à la caméra, c'est Graves

Megan et Abby Graves sont deux sœurs, un peu geekettes. Elles sont très proches, même si l’une est plus réservée et l’autre plus démonstrative. Mais Megan, la plus délurée, doit partir à New-York pour un nouveau job. Les deux sœurs se font donc une virée sur les routes d’Arizona avant le grand départ. Sur leur trajet elle découvrent l’existence d’une attraction locale, une vieille mine abandonnée. La visite prend un sale tour quand elles deviennent les proies du forgeron local.

Brian Pulido est assez peu connu en France, mais c’est un auteur américain de BD avec sa petite renommée. Ses comics ont été rarement traduits chez nous. En 1998 quelques comics aux doux noms d’Evil Ernie ou Lady Death durèrent quelques numéros avant de disparaître. Mais il était difficile de les manquer sur les étagères, avec leurs couvertures brillantes et leur contenu violent. Les deux créations de Brian Pulido témoignaient déjà du goût du monsieur pour les films d’horreur. The Graves est son premier.

A tel point que dans celui-ci, sa création, on ressent son envie de s’appliquer, de nous montrer qu’il connaît son sujet. Il n’est pas utile de citer ses références, tant il ne s’agit pas non plus que ressasser ce qui a été déjà fait. Brian Pulido pioche mais propose aussi un film qui se tient, dont le déroulé est sans certitudes, avec l’idée bien agréable que tout est possible. Si l’effet patchwork est évité, puisque le tout se fond assez naturellement, le film en fait parfois un peu trop, en devient maladroit. C’est notamment le cas de sa conclusion, précipitée et trop démonstrative, là où le reste du film entretient un équilibre assez juste, un flou sur la menace.

Généralement, un film d’horreur avec des personnages féminins en première ligne laisse craindre de jolis minois aux corps parfaitement sculptés. Des jolies plantes, mais au jeu d’acteur inexistant, pour des personnages sans consistances. Clare Grant et Jillian Murray ont la taille mannequin réglementaire, mais elles jouent assez justement. Sans que ce ne soit trop développé non plus, elles profitent aussi de rôles avec un peu de profondeur, dans le lien très fort qu’elles entretiennent entre sœurs. Les autres figures du film incarnent aussi à merveille les personnages dérangés, ce sont des habitués des films d’horreur, avec le toujours inquiétant Bill Moseley, le fanatique Tony Todd ou Amanda Wyss.

Pour un premier film, le résultat est acceptable. Hormis les différentes scènes d’action qui manquent d’intensité, la réalisation est appliquée, les acteurs sont respectés et les décors apparaissent comme crédibles (le film a été tourné dans une vraie ville abandonnée, Vulture City). Le film est maladroit sur bien des aspects, mais il y a aussi une volonté de bien faire, de ne pas calquer ses inspirations, qui le rend malgré tout attachant.