Si je m’attendais à regarder un film d’action assez divertissant et pas prise de tête je ne pensais pas tomber dans les tréfonds de ce qui se fait de pire dans le cinéma d’action.
The Gray Man raconte l’histoire de l’agent Six (Ryan Gosling) qui tente d’échapper à un vilain méchant qui souhaite le tuer (Chris Evans) sur ordre de la CIA.
Bien que le scénario soit basique au possible, Fury Road l’était tout autant et ça ne l’a pas empêché d’être l’un des meilleurs films de ces quinze dernières années. Le scénario n’est pas tant le problème, ce qui te donne envie de t’arracher les ongles lentement et un par un, ce sont les dialogues qui sont d’une nullité abyssale. Ça tente de se balancer des punchlines à tout bout de champs mais ça retombe illico comme un soufflet tellement c’est gênant. Facepalm assurée. Alors on peut se dire, OK ils ont foiré leurs punchlines, mais le niveau des dialogues n’en est pas moins merdique. C’est réellement à se demander si le film n’a pas été écrit par un étudiant en scénario, qui j’en suis sûr, aurait fait beaucoup mieux. Netflix, virez-moi ces scénaristes et dialoguistes.
Si on parle du scénario et des dialogues, parlons maintenant du rythme qui est inexistant. Ce qui fonctionne dans un film d’action c’est l’alternance entre des séquences d’action et des séquences d’émotions ou d’intrigue, qui permettent de se poser afin que le tout ne soit pas indigeste. Si on a que des séquences de blablah, c’est chiant mais à l’inverse si on a que de l’action bah, c’est chiant aussi. Le film est une succession de scènes d’action dans une succession de villes européennes où il ne se passe RIEN. C’est d’un ennui intersidéral. Si je voulais prendre mon pied devant un bon film d’action afin de passer le temps, je me retrouve maintenant à me faire chier au bout d’une heure de film. Netlix, virez-moi ce monteur.
Si le rythme est à chier, on peut toujours se reposer sur la mise en scène qui est jouissive. QUE NENNI ! Les frères Russo, autrefois étriqués par Marvel, dans des films où ils ne faisaient que de simples plans fades, chez Netflix, on sent qu’ils s’éclatent. Mais peut-être un peu trop. Ils se sont amusés à faire des plans drones avec des mouvements de caméra qui partent dans tous les sens qu’on en a presque envie de vomir. Très honnêtement, si je mettais une caméra dans les mains de mes petits cousins, ils s’éclateraient tout autant et ça aurait le même rendu, pourtant, ça ne fais pas d’eux des réalisateurs. Et c’est bien le problème avec les frères Russo. Netflix, virez-moi les frères Russo.
La photo n’est pas dégoutante, on peut au moins leur donner ça. Mais le chef op tente de nous faire une pâle copie du travail de Roger Deakins sur Skyfall (je pense notamment à la séquence d’action en Chine) ou même de certaines scènes de John Wick. La différence entre ces films et The Gray Man, c’est que ce sont des bons films. Se référencer artistiquement à un autre chef op ne signifie pas que la qualité d’image sera la même. Toutefois, c’est ce qui fait le moins de mal dans ce film alors Netflix, vous pouvez garder ce chef op.
Parlons rapidement des VFX. Le film a côuté 200 millions de $, budget conséquent qui se retrouve en grande partie dans les explosions, les VFX, les plans extérieurs dans toutes ces villes etc. Mais 200M quoi. Pour reprendre la comparaison, Fury Road en a côuté 100M. C'est quand même triste qu'un papi de 75 ans comme George Miller donne des leçons de cinéma à de jeunes réalisateurs qui font de la merde avec beaucoup trop d'argent.
Parlons de la scène de l'avion qui est tout bonnement abominable. Gosling saute de l'avion et se bat dans les airs avec un type. Gosling est fait en image de synthèse et CA SE VOIT TELLEMENT. Merde, on faisait ça dans Harry Potter en 2001, et on pardonnait parce que Harry Potter c'est trop bien et qu'en plus c'était il y a 20 ans. Faire ça en 2022 aussi cradement devrait être interdit et en plus, la scène est incompréhenseible parce que pour cacher toute cette misère, les plans se succèdent à la vitesse de l'éclair dans un flou quasi systématique.
Netflix, donnez plus de temps aux graphistes (parce qu'on sait que c'est pas leur faute, on les soutient).
Question acteurs, Ryan Gosling et Chris Evans sont ridicules. Et c’est un crève-cœur de dire ça parce que je les aime bien dans le fond. Gosling a un jeu très particulier qui consiste à ne jamais exprimer la moindre émotion sur son visage. Sur ce film-là il n’y manque pas non plus. Je l’ai trouvé bien plus crédible en père de substitution pour la gamine qu’en agent de la CIA où pour le coup on n’y croit pas du tout. Chris Evans est un bon acteur, mais il a besoin d’être bien dirigé. On peut être surpris comme devant Snowpiercer où il est juste du début à la fin et on peut se marrer tellement c’est le malaise devant The Gray Man. D’un côté, vous avez Bong Joon Oh qui réalise et dirige, et de l’autre les frères Russo. Dur. Si vous n’aviez pas compris dès le départ que Chris Evans était un vilain méchant, ne vous en faites pas vous allez très vite vous en rendre compte. Le côté caricatural et surjoué donné au personnage fait qu’on rentre dans une non-justesse des plus déplaisantes. C’en ai drôle, donc c’est pas bon. Le côté positif mais triste à la fois, c’est qu’on a une Ana De Armas volontaire, qui nous a prouvé déjà maintes fois qu’elle était une très bonne actrice, mais qui ici, est complètement sous-exploitée.
Netflix, gardez Ryan et Chris mais coupez leur la barbe et la stache please. Et plus d'Ana De Amras. Stp.
Globalement, on peut résumer le film a une succession de plans où ça explose de partout dans pleins de villes avec des gens très méchants partout qui tentent de tuer le beau Ryan Gosling, qui lui, est très gentil.
Banal. Chiant. Drôle, mais contre son gré. Je vous conseille malgré tout de le regarder, vous allez vous marrer.