Un film-choc. Réalisé avec soin et de façon intimiste, The Great Ecstasy of Robert Carmichael est un petit bijou anglais d'une sauvagerie déconcertante. Un drame choquant, déroutant, écœurant. Une descente aux enfers dont on ne sort pas indemne. L'histoire d'un brillant étudiant anglais, excellent violoncelliste aimé de sa famille et à l'avenir prometteur mais qui, dans une insouciance déséquilibrée, préfère trainer avec une bande de voyous, s'adonnant malgré lui à divers délits.
Toujours en retrait, Robert Carmichael représente pourtant le plus insoupçonnable des dangers : celui qu'on ne voit pas venir... Brillamment interprété par des acteurs talentueux qui en ont dans le ventre (impressionnant Daniel Spencer, d'un calme presque effrayant), jouant avec sobriété dans des situations parfois extrêmes... On suit donc calmement la vie mouvementée de Robert, jeune adolescent introverti, calme, timide mais en manque d'affection et d'adrénaline.
Ainsi, malgré son attitude plus paisible que l'eau d'un lac, Robert s'intègre avec discrétion à ces "amis" peu fréquentables jusqu'au drame le plus incroyable, dévoilé dans une scène finale d'une bestialité à ne pas mettre devant tous les yeux. Un passage éprouvant qui dévoile au final toute la pensée du film, ou comment le plus insoupçonnable être humain peut renfermer une haine apocalyptique. Ainsi, l'air de rien, ce drame réaliste et touchant nous montre jusqu'où un jeune homme peut aller en gardant enfoui tous ses sentiments et sa vulnérabilité. Une claque cinématographique.