Une nuit de Janvier 1985, une quarantaine de chanteurs et chanteuses se réunissent dans un studio, sous l'égide de Michael Jackson, Lionel Richie, Quincy Jones et Harry Belafonte, pour créer une chanson dont les fonds seront destinés à la lutte contre la faim en Éthiopie. Le documentaire va revenir sur les conditions rocambolesques de la création de ce titre.
Durant la pandémie, alors qu'il ne pouvait pas tourner, Bao Nguyen se demanda quel documentaire il pouvait réaliser ; c'est alors qu'on lui parle de caisses d'enregistrements audio et vidéo qui dormaient dans un studio à Lors Angeles, portant tous sur la chanson We are the world. Malgré quelques éléments perdus à cause du temps, il a pu en conserver l'essentiel et en tirer quelque chose de passionnant sur un titre que j'ai entendu en boucle dans les années 1980. Et dont l'écoute est désormais parasitée par la parodie qu'en avait fait Les guignols avec We fuck the world, mais c'est une autre histoire...
Mené tambour battant par un Lionel Richie très en verve, ainsi que quelques chanteurs comme Bruce Spirngsteen, Cindy Lauper, We are the world a été crée à toute vitesse ; né sous l'impulsion de Harry Belafonte, il va prendre contact avec Lionel Richie puis Michael Jackson afin d'écrire à eux deux un titre facile à mémoriser, pour un but caritatif où absolument personne ne serait payé. Lionel Richie va être la force de persuasion durant des jours afin de convaincre des célébrités de venir chanter durant une seule nuit un titre dont ils ne connaissaient pas les paroles. Alors que rien n'était confirmé, c'est alors qu'il verra des grands noms comme Ray Charles, Stevie Wonder, Tina Turner, Diana Ross, Bob Dylan et des dizaines d'autres personnes pour une séance collective assez bordélique, incertaine jusqu'au bout, mais qui donnera naissance à une titre marquant des années 1980. Jusqu'à cette idée marketing de génie qui est de faire diffuser la chanson par 5000 stations de radio en simultané dans le monde en mars de la même année, ce qui va contribuer à son triomphe.
C'est souvent amusant (voir les commentaires de Richie sur les animaux domestiques de Jackson ou Stevie Wonder qui guide Ray Charles aux toilettes alors qu'ils sont tous deux aveugles !), lunaire (Bob Dylan a l'air complètement ailleurs), fort (Bruce Springsteen qui se donne totalement sur son couplet alors qu'il sort tout juste d'un concert), et surtout émouvant pour les personnes présentes ce jour-là. Car depuis, bon nombre d'entre eux nous ont quittés, et ces archives sont précieuses sur leur méthode de travail, ainsi qu'une camaraderie loin de tout égo déplacé entre eux car ils savaient qu'ils chantaient pour une noble cause.