the Greatest Showman on Earth est une comédie musicale retraçant la vie de P.T. Barnum, le créateur du plus grand crique au monde du même nom. Le premier hic, c’est que l’histoire présentée est très différente de la réalité (bien que des éléments réels sont correctement exposés comme le rôle de Tom Pouce ou la tournée de Jenny Lind) mais pour le reste, on est bien loin de la réalité… Et si celle-ci n’est pas forcément des plus jolies, elle aurait été néanmoins très intéressante (notamment tout le parcours qui emmène ce dernier à devenir l’homme que la légende retient)…
Celui qui s’autoqualifiait de prince des charlatans est ici revu, comme si Disney avait pris les commandes du projet, en bienfaiteur de l’humanité et évangéliste de la diversité. On nous a pondu une comédie musicale trop proprette, trop gentille et pleine de bons sentiments. Si le résultat est agréable à regarder (j’ai vraiment aimé pour ma part), on passe néanmoins très loin de la noirceur des freakshows et de la traite humaine de l’époque….
No one ever made a difference by being like everyone else.
Mais si on fait abstraction de la réalité des choses (ce qui, je le reconnais, est difficile quand on se base sur une histoire présumée biographique), le spectacle offert à l’écran est très divertissant. Malgré un lourd traitement mainstream, la musique est efficace, entrainante et correspond tant au récit qu’aux images déroulées à l’écran. Hugh Jackman performe parfaitement cette vision embellie de Barnum en tant que rêveur au grand cœur (ce qui lui aurait moins été comme un gant si la vision de Barnum avait été adaptée comme un exploitant de la traite humaine rendant des arnaques divertissantes à grands coups de publicité, ce qui était un concept innovateur à l’époque – ndlr : Barnum est souvent considéré comme l’inventeur de la publicité, toi aussi, apprend des choses en lisant mes critiques à deux francs cinquante). Son chant et sa voix sont bons et il offre une solide performance durant tout le film. Zac Efron est de même sympathique (dans un rôle complètement fait pour être aimé du public, son personnage étant complètement imaginaire) mis en scène comme un rebelle de la belle société lancé dans une histoire d’amour avec une afro-américaine qu’il a dû mal à assumer auprès de ses pairs... Cela offre au film une de ses plus belles scènes de chant et de danses dans les airs avec sa bien aimée Anne Wheeler (jouée par Zendaya, la tristement M.J. dans le dernier Spider-Man).
No one ever made a difference by being like everyone else.
Le film m’a touché dans la mise en scène de ses séquences évoquant beaucoup de choses en moi et me plongeant dans certains moments passés d’une vie antérieure avec mon ex. Cela a donc éveillé ma vision du film. Émotionnellement, ce film m'a donc beaucoup plus.
On ne peut indéniablement nier que le divertissement proposé par le film est de bonne facture et que sa richesse provient de certains passages qui font honneur à une des figures créatrices du divertissement à l’américaine tel qu’on le connait aujourd’hui ! On est loin d'un La La Land sorti un an plus tôt mais à regarder d'un air léger, c'est une expérience plaisante.
Bref, un feel good movie qui travestit la vérité… finalement tel que Barnum travestissait lui-même ce qu’il tentait de présenter à son public. Un film qui m’a touché, plus pour raisons personnelles que pour une narration digne de ce nom, mais qui restera efficace pour le grand public… Je suppose qu’on peut lui reprocher son véritable traitement mainstream, tout comme on peut l’apprécier… À l’image d’un passage au travers d’un freakshow, on y trouvera ce que l’on veut bien y voir!