Il avait sublimé les oscars en 2009, créant une surprise de taille en montrant ses talents de danseur et chanteur. On guettait le jour où enfin il se lancerait dans une comédie musicale. Après un passage montrant trop peu l’étendue de ses dons dans le remake des Misérables, Bill Conti réalise son souhait et notre souhait. Préparez-vous à vivre le plus chaud de tous les shows. Et si Hugh Jackman arrivait à rendre cool une comédie musicale ?


L’ascension d’un homme de spectacle


Quelle comédie musicale peut aujourd’hui se vanter de démarrer aussi fort que The Greatest showman ? Dès l'ouverture, c'est déjà la grosse baffe calmant bons nombres d’allergiques aux comédies musicales pour midinettes de 13 ans ou femmes en mal d’amour, vivants avec leurs 50 chats dans leur petit appart (ce cliché…pardon). Hugh Jackman a bel et bien rangé ses griffes en adamantium.


L’ancien Wolverine va très vite prouver que le renouveau du genre vient officiellement de commencer, nous invitant à plonger à ses cotés dans son spectacle sur les bancs de son cirque. La voix et la présence de l’acteur, le tempo, les changements de tons, les transitions, les jeux de caméra et lumières, les effets visuels, les chorégraphies, les couleurs jamais trop tape à l'œil, les décors et costumes, le coté joyeux, lumineux et authentique, cette véritable introduction qui retracera par la suite le parcours de Barnum, de l'enfance à l'époque où se déroule l'intrigue de notre film est criante de génie. Le style musical utilisé présente d’étranges et surprenantes similitudes avec un certain tube de Michael Jackson : They don’t care about us. Oui, le choix des musiques sera moderne, inspiré des comédies musicales de Broadway mêlées à de la musique pop tout en étant ancré dans la période où se déroule notre histoire, à savoir, l’Amérique de la fin du XIXème siècle.


En temps normal, dans n’importe quelle comédie musicale, au moins une voir deux chansons seront dispensables, moins mémorables que d’autres voir agaçantes (Johanna dans Sweeney Todd ?). Oubliez ça pour The Greatest showman. Tout, absolument TOUT restera gravé dans votre tête. Jamais de faux pas et même si on peut il est vrai, être un brin frustré pour le coté très « linéaire » de notre histoire déjà vue et revue (l’ascension de Phinéas, ses hauts et ses bas, l’aveuglement de sa gloire), on applaudit Bill Conti qui, après le remake Live de La belle et la bête, réussit à frapper fort si ce n’est plus que Lala Land, détenteur de pas moins de 5 oscars en 2017. Peut-on espérer qu’il en soit de même pour The Greatest showman ? Il faut l’espérer de tout cœur.



L’élévation d’un homme n’est limitée que par son imagination.



Tous vos rêves sont à votre portée


Tout est si détaillé, tout est si spectaculaire, poétique, magique, féérique, vrai, émouvant. L’approche biographique de notre film arrive même à nous captiver. Pourquoi ? Parce qu’on y croit à la prestation de Hugh Jackman à l’aise, terriblement heureux de pouvoir enfin montrer ses talents de chanteur et de danseur, nous faisant partager sa joie du début jusqu’à la fin. Tout gravite en harmonie autour de lui et Hugh ne sera pas le seul artiste à être une révélation.


Que ce soit Zach Efron, plus mature, moins niais, mielleux, et plus impliqué (question danses et chansons) que dans High School Musical, Zendaya voltigeant tel un ange sur son trapèze en poussant la chansonnette de manière émouvante en enlaçant Zach Efron raide amoureux, Michelle Williams en femme « moteur de son mari » encourageante et mère aimante formant avec Hugh un couple crédible, Keala Settle juste épatante en femme à barbe au fort tempérament, Rebecca Ferguson en chanteuse d’opéra, on ne sait plus où donner de la tête.


Tout le monde tient à sa place, et Hugh Jackman occupe parfaitement son poste de maitre de cérémonie. Digne successeur du grand Gene Kelly ? Ca se pourrait bien. Contrairement aux acteurs et actrices de toutes les autres comédies musicales, Bill Conti a visiblement voulut moins d’excentricité, moins de théâtralisation niveau gestuelle et expressions faciales. Hugh Jackman et ses compères ne sur jouerons donc pas. Ils seront vrais et impliqués.


Un jour, les gens comprendront


Hymne à la tolérance, au bonheur, à l’amour, au rassemblement, à l’humanité, à la réalisation de ses rêves, The Greatest showman, digne du plus grand de tous les spectacles déclenche à l’écran et hors écran, éblouissement, rire, larmes, joie, faisant en parallèle travailler votre imagination. Cherchant à créer un spectacle dépassant l’entendement, Phineas, à force de persévérance et de créativité, bousculera le quotidien morose des américains. Il veut leur faire redresser la tête, il veut les éblouir.


Noirs, blancs, gros, maigres, petits, grands, défauts physique ou non, Phineas, partira en quête de talents sortant de l’ordinaire. Son cirque mettant en vedette des « faux » monstres, le voila engager des hommes et des femmes handicapés par leur physique, rejetés par la société et leur propre famille. Phinéas mettra tout le monde sur un pied d’égalité. Eux qui vivaient dans l’ombre vont se montrer à la lumière, prouvant qu’un physique différent peut être une force.


Comme tout spectacle qui se respecte, on laisse revenir un temps sa part de naïveté. Les allergiques aux comédies musicales pourraient se surprendre à passer 1h45 à taper dans leur mains et avoir une irrésistible envie de chanter. Oui, The Greatest showman c’est la réconciliation entre les comédies musicales et les cœurs de pierre. Quand le film culte « Chantons sous la pluie » croise de très très prés l’univers de Disney, ça donne The Greatest showman.



Le cirque c’était chez nous. Notre chez nous nous manque.



Au final, chorégraphies minutieuses, photographie, effets visuels et mise en scène renversantes, chansons d’une puissance entrainante, d’une justesse et d’une authenticité rare, personnages attachants, morale aux petits oignons, The Greatest showman s’inscrit directement dans le top des meilleurs films de l’année. Pire, il mérite amplement de voler la vedette à La la Land.

Jay77
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2017, Les meilleures comédies musicales et Les films qui rendent heureux

Créée

le 30 janv. 2018

Critique lue 1.1K fois

5 j'aime

2 commentaires

Jay77

Écrit par

Critique lue 1.1K fois

5
2

D'autres avis sur The Greatest Showman

The Greatest Showman
Behind_the_Mask
8

Nom d'un p'tit Barnum !

Chers éclaireurs, Je vous aime bien, pas de doute là-dessus. Vos goûts proches des miens m'ont poussés à vous suivre, vos proses enflammées, vos mots, ceux qui traduisent votre passion semblable à la...

le 27 janv. 2018

75 j'aime

9

The Greatest Showman
Aurya
2

Et la supercherie continue

Et la plus aberrante supercherie voit son blason se redorer, lorsqu’en 2018 elle ne perd pas une ride et perdure en efficacité… The Greatest Showman n’est pas seulement un long métrage tape à l’œil...

le 11 févr. 2018

41 j'aime

11

The Greatest Showman
Tonto
6

Chaud business

Phineas T. Barnum (Hugh Jackman) est un grand rêveur. Provenant de nulle part, il n’a qu’une ambition dans la vie : faire rêver les autres. C’est ainsi qu’il décide d’ouvrir un musée de cire, secondé...

le 24 janv. 2018

38 j'aime

15

Du même critique

Spider-Man: Far From Home
Jay77
4

Spiderman s’exporte en Europe

Même les super héros ont droit de prendre des vacances. Surtout après avoir vécu la pire des épreuves en affrontant Thanos. Suite direct d’Avengers Endgame, Spider-man Far From Home confronte son...

le 3 juil. 2019

15 j'aime

19

Bird Box
Jay77
8

Fermez les yeux…enfin sauf pour regarder ce film

Le chat noir collant aux basques de Sandra Bullock dans Gravity, ne l'a finalement pas quitté. Cinq ans après en avoir bavé dans l'espace, Netflix plonge Sandra Bullock en plein cœur d'un survival...

le 27 déc. 2018

15 j'aime

Aladdin
Jay77
7

Le prince Ali Ababwa fait peau neuve

Le diamant d'innocence, solitaire, acrobate, amateur de pommes, accompagné de son singe espiègle et le génie de la lampe, fait un retour évènement sur grand écran. Après avoir conquis le cœur des...

le 22 mai 2019

14 j'aime

5