J’aime beaucoup Hugh Jackman, mais malheureusement, une tête d’affiche ne fait pas tout. Et, quelque part, j’ai même eu un peu pitié pour lui de s’être retrouvé dans cette pantalonnade bien en-deçà de ce que j’avais pu entendre à son sujet.
Comme dit dans une précédente critique, les films musicaux, avec moi, ça passe ou ça casse. Et pour celui-ci, ça casse. Mais ça casse pourquoi, me direz-vous ?
Ca casse parce que, bien que j’aime beaucoup les contrastes, je suis moins adepte des grands écarts faciaux tels que présentés dans ce film. L’histoire se passe en 1870 et nous avons ici des comédiens (plus ou moins réels d’ailleurs), qui se mettent à chanter et danser comme sur un clip de MTV. Le phénomène s’était déjà produit sur Gatsby le magnifique et la sauce n’avait pas mieux pris à l’époque. Là où Moulin Rouge et Chicago avaient eu le bon ton de faire des chorégraphies dignes de ce qu’on pouvait voir à l’époque dépeinte, ici on se retrouve avec des flashmobs inappropriés qui tranchent totalement avec l’ambiance du reste du film.
Ca casse parce que le film est truffé d’animations de synthèse très mal incrustées dans le décor, d’une pauvreté technique incroyable à l’époque d’Avatar ou du Seigneur des Anneaux, et ce dès la première seconde à l’écran. Je ne sais pas si c’est censé faire le lien avec le fait que Barnum offre du vent à ses spectateurs, mais cette œuvre sonne faux du début à la fin. Il m’est très difficile de rentrer dans une histoire quand un cheval en guimauve me passe sous le nez ou qu’un nain s’avance à l’écran d’une démarche complètement artificielle.
Ca casse parce que la belle trapéziste à peine halée frangine d’un mec noir comme un Oréo, on n’y croit pas cinq minutes. Par contre, on voit bien le quota politiquement correct s’afficher en gros sur l’écran. Une amourette interraciale, oui, mais à condition que la différence de ton ne soit pas trop marquée non plus… Ce n’est certes pas le détail le plus gênant du film, mais quand on s’ennuie, c’est le genre de chose qui se voit d’autant plus.
Car oui, on s’ennuie devant ce spectacle le plus grandiose qui soit. Sortie de l’histoire par tous les éléments pointés au-dessus, j’ai trouvé le temps très long en regardant les acteurs gesticuler à l’écran. J’ai même eu l’envie d’arrêter le visionnage après les dix premières minutes du film tellement la mayonnaise ne prenait pas avec moi. Mais, je lui ai donné sa chance jusqu’au bout et, à dire vrai, malgré quelques fulgurances vite évanouies, c’est pour moi une petite catastrophe.
Et c'est bien dommage parce que quelques acteurs (Jackman, Efron et Zendaya) jouent plutôt bien leur partition.