« L'idée même que ce lieu existe ressemble à un mauvais livre de science-fiction » Peter Sattler
Film intéressant pour son côté humain, The Guard relate l'histoire d'Amy (Kristen Stewart), soldat envoyé dans un camp de détention à Cuba, où sont prisonniers des détenus accusés de terrorisme depuis 8 ans.
Ce n'est seulement qu'après avoir vu le film et m'être renseignée que j'ai entendu parlé du camp de détention de Guantánamo. J'en ignorais jusque là l'existence, et ignorait aussi les débats et événement relativement récents le concernant.
Le réalisateur, Peter Sattler, après avoir fait de nombreuses recherches approfondies sur Guantánamo, à voulu imaginer à quoi ressemblait aujourd'hui ce camp, qui renferme ses prisonniers dans une attente indéfiniment longue causée par une loi votée par le Congrès, ordonnant qu'il est interdit aux condamnés d'être accueillis sur le sol Américain, et donc d'accéder à une prison « normale ».
« Pour moi, c’était une façon de parler de Guantanamo, presque sans en parler. » Peter Sattler
The Guard nous donne alors accès aux deux côtés de la cellule en y instaurant une relation entre un condamné, Ali et un soldat, Amy.
Amy, interprétée par Kristen Stewart, est un rôle qu'elle à su interpréter avec force. En effet, le mélange d'émotions ressenti par le personnage ressort bien. Nous sommes face à un soldat, femme qui essaie de se fondre dans ce « monde d'homme » en essayant de prouver au mieux son indépendance et sa juste valeur. Face à cette volonté, on retrouve ensuite la femme et les injustices qui lui sont infligées par les autres membres de l'armée, notamment par son supérieur.
Ali, interprété par Payman Moaadi, déjà vu pour son rôle dans le film Une séparation, ou il se révélait déjà à travers son jeu d'acteur, joue ici un détenu, tout aussi crédible et remarquable. Le personnage d'Ali est un personnage très intéressant et attachant, nous le découvrons en même temps qu' Amy (Kristen Stewart). Petit à petit nous prenons confiance en ce personnage, tout en appréhendant parfois certains de ses actes.
La relation entre Amy et Ali très intéressante. On constate un grand nombre de plans serrés au niveau des visages, devant les quels sont placés généralement, une grille ou une vitre, ce qui marque ,premièrement leur différentes place, mais aussi une communication qui n'est à priori in-envisageable. Cependant, parfois la vitre se brise, et on aperçoit les visages clairement, sans le gène d'un grillage ou vitre. Les personnages finalement réussissent à communiquer, à se dévoiler. Ils se parlent d'être humain à être humain, la hiérarchie instaurée ainsi que la pouvoir que l'un peu exercé sur l'autre s'efface.
Le rythme du film ralenti petit à petit, lors de l'arrivée d'Amy dans le centre ; là-bas prisonniers et soldats sont face à la vacuité et à la longueur des journées. Le film fait se rendre compte que tout n'est pas blanc et noir, et que donc, il n'y a pas méchants et gentils, on se rend compte que l'injustice est partout : Ali semble affirmé être innocent, Amy ne peut assumer le fait de traiter les détenus comme des animaux, et de les priver de contacts humains. Gardes et détenus sont tous deux dans le même bateau, dans la même prison, coincés, car les détenus sont jugés inadaptables au monde extérieur et qu'il faut donc envoyer des soldats afin d'en assurer la surveillance.
En somme, The Guard de Peter Sattler est un film qui fait décrocher la petite larme, et qui fait se remettre en question sur certains sujets, mené relativement bien par Payman Moaadi et Kristen Stewart.
Film vu lors du partage de film de Juin 2016 organisé par MoonLucide