Asger, un policier rétrogradé à la centrale d’appels du 112, pour faute professionnelle grave – ce que l’on ne comprend que bien plus tard, nous plonge dans son quotidien plat et un peu sombre.
Les appels se suivent et se ressemblent jusqu’à ce qu’il reçoive l’appel de Iben, une jeune femme en détresse, qui se déclare kidnappée.


The Guilty, un huis-clos à couper le souffle.


Première surprise, il s’agit en réalité d’un huis-clos où notre attention est principalement retenue par les sons transmis dans le casque d’Asger. Le suspense ne passe que par la respiration des appelants, le bruits alentours, le ton de voix des personnages où l’on sent l’urgence et la panique.
Les images à l’écran sont, au fond, assez neutres ce qui nous permet, comme dans un livre, d’imaginer le moindre détail de ce que l’on entend.
Les gros plans sur Asger nous permettent une identification intense. La sueur qui perle sur son front, ses doigts agités sur le clavier, sa nervosité palpable et communicative… C’est un choix plus que judicieux, qui sort de l’ordinaire.
Le réalisateur a manipulé habilement les sons afin que le spectateur soit tenu en haleine jusqu’au bout et ne trouve pas le temps long.


Meurtres et faux-semblants


Tout est mis en œuvre pour nous guider vers une voie qui n’est pas celle que l’on pense. On ne comprend pas la vérité avant les personnages mais en même temps qu’eux et ça, ça fait du bien ! Marre des intrigues prévisibles !
Notre Patos est sollicité comme jamais. Entre Asger et Iben, nous nous accrochons bec et ongles pour la sauver des griffes de Mikaël.
On comprend rapidement pourquoi Asger en fait une affaire personnelle. Le procès de son affaire a lieu le lendemain et il veut à tout prix se racheter une conduite, voulant rendre justice à cette pauvre fille, dont les deux enfants sont restés seuls à la maison .
Le policier met tellement de cœur à l’ouvrage qu’il va jusqu’à faire des heures supp’ et dépasser les limites de sa fonction, encore une fois…
Le puzzle prend peu à peu forme au fil des rebondissements, on se rend compte que tout comme le personnage principal, nous nous sommes investis mais nous nous sommes fait flouer. Entre colère, déception et empathie, notre cœur balance.


Asger est vraiment seul, livré à lui-même et fait face à des collègues peu coopératifs.


Un petit chef d’œuvre Danois


Le rythme est bon, le jeu d’acteur au point. Vu qu’il s’agit d’un thriller Danois, le sentiment d’un vieux téléfilm Allemand se fait tout de même ressentir au commencement du film. Les couleurs, l’ambiance, la langue, la mise en scène… Ce sentiment, heureusement, s’oublie vite puisque l’on est pris dans l’histoire et que l’on enquête au même moment que la police.
Je suis restée littéralement sur le fesses, choquée, chamboulée, troublée… Mais tellement satisfaite !
Personnellement, je suis une fervente lectrice de thrillers Danois et Suédois, et me voilà une fois de plus en admiration pour les artistes de ces pays. Fidèles à eux-mêmes, ils manient les enquêtes avec Brio.


Je le conseille donc vivement à qui souhaite oublier son quotidien le temps d’une heure et demie, à qui souhaite s’impliquer dans une histoire et en ressortir surpris.

Créée

le 17 août 2019

Critique lue 170 fois

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