Horreur confinée et dépressive
Après avoir été accueilli outre-Atlantique sur Shudder, The Harbinger était visible par chez nous sur Shadowz, qui a eu le bon goût de nous le proposer l'année passée dans le cadre d'un marathon...
le 16 oct. 2024
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Après avoir été accueilli outre-Atlantique sur Shudder, The Harbinger était visible par chez nous sur Shadowz, qui a eu le bon goût de nous le proposer l'année passée dans le cadre d'un marathon horrifique spécial Halloween. Il s'agit déjà du quatrième long métrage du cinéaste américain spécialisé dans l'horreur qui, dans chacun de ses films, s'intéresse toujours de près à ses personnages, prend le temps de les faire exister, et cherche à aller au-delà du frisson facile en peaufinant de belles atmosphères desquelles surgissent toujours quelques grands moments d'angoisse. Peut-être tourné en plein confinement et avec trois bouts de ficelle, The Harbinger semble a priori causer du Covid, du confinement et de ses tristes effets sur les plus fragiles d'entre nous par le biais du récit d'un lent effondrement mental où hallucinations flippantes et réalité déprimante vont de plus en plus intimement s'entremêler. Plus généralement, le film aborde le sujet de la dépression de manière assez frontale et courageuse, ce qui l'empêche au passage d'être trop directement associé à la seule période de la pandémie et lui permet d'être plus atemporel.
Au-delà de ça, The Harbinger constitue également une très simple et belle histoire d'amitié. On y suit en effet une jeune fille qui, suite à l'appel au secours d'une vieille amie, s'affranchit du confinement strict respecté par sa famille pour aller lui rendre visite, l'aider et passer du temps avec elle dans son appartement délabré. Andy Mitton utilise intelligemment les divers éléments associés à la crise sanitaire, à commencer par la paranoïa ambiante fondée sur la peur irraisonnée d'être contaminé et le port du masque évidemment susceptible de divulguer n'importe quelle monstruosité inattendue. Autant d'outils qu'il place au service de son récit d'horreur avec une malice qui relève de l'évidence. Il reprend aussi le fameux masque porté par les médecins de peste pour habiller la sombre entité qui symbolise la menace dépressive omniprésente. Avouons qu'après une première heure rondement menée, le cinéaste semble ici avoir eu quelques difficultés à boucler son récit, on regrette ainsi un petit ventre mou où l'on ne sait plus trop où il veut en venir. Heureusement, il retombe tout de même sur ses pattes en beauté avec une ultime scène toute en sobriété, au pessimisme accablant mais hélas sensé, conclue d'une pirouette des plus logiques.
Créée
le 16 oct. 2024
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