Le western perdure alors qu'il est officiellement mort depuis la fin des années soixante. Et depuis la fin de l'âge d'or, Clint Eastwood a continué de nous offrir des films de l'ouest,le vrai.
Et d'autre ont poursuivi l'aventure durant la décennie 80 ( La porte du paradis, Silverado...), les années 90 ( Danse avec les loups, Le dernier des Mohicans, Dead man, mort ou vif...), les années 2000 (open range, 3h10 pour yuma...).
Le western se renouvelle, se transforme, s'adapte. Il traverse le temps et continue de fasciner bon nombres de spectateurs à travers le monde. On pourrait finalement le comparer au film historique puisqu'il s'agit de conter la vie d'hommes et de femmes dans une certaine partie des usa à une certaine époque. C'est comme si le monde entier se déplaçait pour aller voir des films se situant dans la France du 19eme siècle.
Bref l'ouest fascine.
Revenons au film qui nous intéresse ici, une production Netflix où le rappeur Jay z aurait aussi mis des dollars.
Il s'agit d'un film en noir et blanc, pas dans le sens technique du terme mais plutot du côté ethnique: noirs d'un côté, blancs de l'autre. Ici les afro-americains sont bien majoritaires, inédit pour un western US ce qui rétabli une vérité historique trop longtemps ignorée. Les blancs, minoritaires, sont très (volontairement) stéréotypés: ils sont snob, bourgeois et habitent dans une ville toute blanche où les murs sont blancs, les routes sont blanches et même la poussière est blanche.
Sinon le film nous raconte une histoire de vengeance basique comme dans "Il était une fois dans l'ouest" mais THE HARDER THEY FALL sait se démarquer de ses aînées en créant son propre style. Un style black, moderne avec une musique soul/Funk/Rap au lieu de la traditionnelle musique à l'harmonica. Et ça marche. On se croirait davantage dans un film de guetto style "Boy's in the hood" , d'ailleurs le film aurait bien pu se passer à notre époque sans quasiment changer une virgule du scénario.
J'ai trouvé le film un poil trop long, notamment les scènes de romance entre Nat Love et Mary Field qui ralentissent l'action. Parce que de l'action il y en a surtout les 45 dernières minutes où les gunfight remplacent le duel au soleil. Ici ça tape, ça saigne, ça découpe, ça explose.
Les comédiens sont tous très bon, évidemment il y a Idriss Elba, monolithique en bad guy qui aura droit à son face à face final, qui laisse plus parler le cœur que les armes.
Certe le film n'est pas un grand western, il ne sera pas, pour ma part, à ranger au coté des classiques du genre mais pour une production netflix, dont les bonnes œuvres se comptent sur les doigts d'une main, le film fait le taf et il le fait plutôt bien.
B&