... et finalement sans surprise.


The Harrow est un petit polar pas désagréable, mais qui peine à démarrer en accumulant les clichés de caractérisation. Les personnages passent la première moitié du film à ramer dans le sens opposé les uns des autres, alors que le spectateur sait qu'ils vont finir par comprendre qu'ils sont dans la même barque.
C'est comme le vieux braqueur à qui l'on propose un dernier coup, qui dit non non non, et qui finalement dit ok. On sait qu'il va dire ok.
Ici, Miller ne veut pas parler de ce qui s'est passé, mais Ruth, la fille de son ancienne amante décédée veut savoir. Et le spectateur est là pour savoir. Alors on attend.
"Je veux savoir.
- Je ne veux rien dire.
- Mais je veux savoir.
- Pourquoi ?
- Ça ne vous regarde pas.
- Alors je ne dirai rien.
- Vous n'êtes pas sympa.
- Toi non plus. Pars.
- Non je veux savoir.
- Bon, ok."
Donc, finalement, il raconte (et arrête, puis recommence, etc.) ce qui s'est passé il y a dix ans. Il faut bien quelques minutes pour comprendre que c'était il y a dix ans vu que l'acteur a la même tête, la même coupe de cheveux, et la même barbe de trois jours (ils ont dû tourner le tout en une semaine).


Le problème avec les films en flash-back, c'est que l'on en connaît la fin, donc l'histoire peut perdre en intérêt. C'est un peu ce qui arrive à The Harrow, qui progresse (ou régresse) doucettement, jusqu'à ses 20 dernières minutes qui deviennent plus intéressantes, quand le récit va d'une part enfin satisfaire notre curiosité quant aux circonstances du drame, et d'autre part faire (peut-être) évoluer la relation entre Miller et Ruth. Mais on peut regretter que dans les deux cas, il n'aille pas assez loin.


Le film n'est finalement pas aussi subversif qu'il aurait pu l'être (mais ce n'était pas du tout ce qu'il annonçait de toute façon, même s'il laisse poindre quelques pistes intéressantes), ni aussi noir, et la révélation finale laisse le spectateur un peu sur sa faim, à cause d'un épilogue expéditif.


Cependant, rien de tout cela n'est vraiment désagréable. La photographie est belle, les actrices sont jolies, le méchant a vraiment la tête de l'emploi. C'est juste que ça traîne un peu, comme leur accent du Sud.

ycatlow
5
Écrit par

Créée

le 14 janv. 2017

Critique lue 251 fois

ycatlow

Écrit par

Critique lue 251 fois

Du même critique

Brimstone
ycatlow
5

Le Sadique de Rotterdam

"Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs." Pour ce qui concerne les vêtements de brebis, les décors et la photo de...

le 17 mars 2017

22 j'aime

5

My Wonder Women
ycatlow
8

The Real Wonder Women

Le film raconte la genèse de Wonder Woman, et la vie des trois personnes qui en sont à l'origine - le professeur William Marston, sa femme, le docteur Elizabeth Marston et leur maîtresse Olive. La...

le 16 janv. 2018

19 j'aime

2

Triple 9
ycatlow
6

Entre Heat et Takers...

En voyant Triple 9, on pourrait aussi penser à We Own the Night, Brooklyn's Finest, The Town, etc. Mais un film ne doit pas se résumer à ses influences, il doit les dépasser pour trouver son identité...

le 29 mars 2016

18 j'aime

1