C'est sans doute avec des attentes mitigées qu'on se rend pour voir un film pareil. L'industrie cinématographique américaine, de plus en plus critiquée, pour sa linéarité, sa marque de fabrique reconnaissable entre toutes et son côté essoufflé qui déplaît de plus en plus, ne laisse plus trop espérer au grand public, mis à part le divertissement. Sauf qu'ici, on ne peut pas réellement parler de divertissement, car il s'agit d'un sujet d'actualité aux U.S.A, avec l'injustice contre la population afro-américaine située en bas de l'échelle.
Le film part d'un bon sentiment : dénoncer les énormes bavures policières et montrer les éternelles injustices et le racisme de la société qui persiste au XXI e siècle. Quoi de plus pertinent que d'éveiller les esprits sur ce cloche dans le monde en ce moment ?
Encore une fois, tout cela part d'un bon sentiment. Mais même si le résultat n'est pas ce à quoi on aurait forcément pu s'attendre (dans le bon sens), il garde une grosse partie de cette marque de fabrique indélébile avec des clichés scénaristiques insupportables qui commencent sérieusement à faire chier la planète bleue : ce personnage de Chris, petit ami dévoué-jusqu'à la mort-ultra-méga-compréhensif-qui-comprend-Starr-et-la-soutiendra-jusquà-la-mort-#jsuis-trop-le-king-du-lycée-lol aurait quand même mérité de se faire un peu mieux respecter, quoique non, l'histoire n'est pas centré sur lui, donc Starr peut bien le tromper et lui en vouloir par la suite, tout s'excuse parce qu'elle est brisée.
C'est donc vraiment déçue que j'ai pu, sans grand étonnement, prévoir la suite : Starr qui largue sa "best friend forever" Hailey, Starr qui arrive à accepter son amour pour Chris, Starr qui retrouve la baguette de Khalil et ce souvenir la rend trop happy #nostalgie et Star qui arrive à être en paix par rapport à la mort de son ami parce que : "Khalil lived".
Après, ces défauts d'écriture étaient forcément à prévoir, donc depuis le début, on sait dans quoi on s'engage. Ce n'est pas à la limite du supportable, donc on peut excuser cette facilité de scénario, parce qu'il ne fallait pas non plus s'attendre à un truc de renouveau magistral, qui allait bouleverser tous les codes hollywoodiens, il faut se rappeler qu'il s'agit d'un film visant un public adolescent principalement. Parce que ce sont les générations de demain qui décideront de l'avenir du monde, et parce que The Hate U Give Little Infants Fucks Everyone et bla bla bla.
Après, on peut quand même féliciter la prod. d'avoir été stratégique, et choisi un casting qui parle aux ados d'aujourd'hui : K.J Apa (Archie dans Riverdale) et Sabrina Carpenter (Maya dans Le monde de Riley). Personnellement, ça a aussi eu son effet sur moi avec Anthony Mackie (Captain America).
Ensuite, il ne faut pas oublier l'étoile montante du cinéma américain : Amandla Stenberg. Après deux apparitions phares dans Columbiana et Hunger Games, elle multiplie les rôles principaux (Everything everything, Darkest Minds) et arrive à convaincre tout le monde par son super jeu d'acteur et/ou sa beauté sublime.
THUG n'est pas un film révolutionnaire ; il interpelle quand on le voit pour la première fois mais ne donne pas spécialement envie d'un deuxième visionnage. Seul son message reste en mémoire (et c'est déjà énorme).
Il a également la décence de terminer sur une note d'espoir, sur tout ce que pourrait représenter notre avenir dans la société, si on donnait à nos enfants une meilleure éducation sur l'ouverture d'esprit, et l'amour.
Simple comme bonjour, quoi.