Parlons sérieusement.
On passe, sans exagération, à deux doigts d'une abomination interplanétaire (excusez le jeu de mots). Ce n'est pas comme si la représentation caricaturale du typique lycéen américain canon fêtard n'avait pas été reprise neuf-cent vingt millions de fois, alors pourquoi on n'arrive jamais à sortir de cette spirale superficielle ?
C'est là que la réponse fait mal : à cause de la demande. Des attentes d'un public (oui, en majorité) assez jeune, tout friand de Riverdale, Élite et autres saletés mises en avant dans le game netflix.
Alors, oui, on se sert de l'éternelle recette (qui finit par rendre fou à la longue) parce qu'on a trop peur de ce qui se passerait si on tentait un casting comme celui de The Rain, par exemple.
Mais c'est quand même un peu compréhensible parce que Toby Wallace est certainement plus rentable que Sonny Lindberg.
Éclaircissons le second aspect de l'abomination : le manque de profondeur à pleurer et la démesure du comportement de ces gens par rapport à la situation dans laquelle ils se trouvent.
Si vous n'avez pas compris de quoi je veux parler, explication en deux phrases :
-Merde, on va tous mourir, on est seuls !
-Organisons un bal pour détendre tout le monde !
Le surréalisme de certaines scènes est parfois à la limite du dérangeant et ça ne va pas en s'améliorant. La tentative pour justifier tout ce beau monde continuant à baiser joyeusement dans un univers parallèle est floue, voire inexistante.
Je ne veux même pas concéder qu'à dix huit ans, on ne veut pas faire face à la gravité de la situation, c'est juste mal foutu.
Le moment où on arrive enfin à s'organiser ne dure pas des masses, toute la populasse veut basculer dans l'anarchie, parce que ''c'est cool et on a rien faire d'autre''.
Aucun personnage n'a de réel charisme, parce qu'aucun acteur ne joue de manière exceptionnelle. Ils sont trop nombreux à être sur le devant de la scène, personne ne porte la série, tout est trop flou et confus.
Les couples ne sont pas émouvants, (peut-être à part celui de Grizz et Sam qui intervient à quatre episodes de la fin, bonjour la coïncidence) les caractères sont banals et fades, rien ne va.
Alors, que dire de positif sur the society ?
La construction de l'intrigue à l'écran est grotesque mais le décor servant de nouveau lieu de vie aux joyeux bambins n'est pas si mal.
Le maintien du mystère sur cet endroit aurait pu être très intéressant mais il est obsolète car il témoigne d'un manque de prise de risques flagrant sur ce que pourrait être cet univers parallèle.
Marrant. The Society veut éviter de se brûler les ailes alors qu'elle ne vole pas.
Par contre, ce que j'ai trouvé assez ingénieux pour le coup est la façon dont est abordée la folie meurtrière de Campbell, de manière à chaque fois suggérée, sans jamais montrer explicitement et sur le fait les actes horribles dont on le sait capable (petit bémol à la scène dans la salle de bain).
Un éclair d'idée dans une tempête effroyable de vide scénaristique : voilà ce qu'est The Society