Auréolé d'une prestigieuse réputation, notamment outre-Atlantique, je me suis laissé tenter par The Hate U Give et j'en suis sorti avec un sentiment assez mitigé : d'un côté, il y a la force du message et des thématiques, principalement les violences policières envers les noirs aux Etats-Unis, mais de l'autre côté, la forme et le scénario usent et abusent de grosses facilités qui m'ont clairement sorti du film de George Tillman, Jr. à plusieurs reprises. Alors, il est vrai qu'il est facile d'éprouver de l'empathie pour le personnage principal et de comprendre son mal-être du à toutes les pressions - scolaires, sociales, familiales et communautaires - qu'elle subit surtout qu'il est porté par la performance hallucinante d'Amandla Stenberg, à la fois forte et fragile et qui est pour moi l'argument le plus important de THUG. De plus, si l'intrigue est plutôt solide et bien ficelé durant la première heure et demie, la dernière demi-heure est tellement mal gaulée notamment dans l'exécution de certaines scènes
les émeutes, le bal de promo, le conflit sur le parking entre Mav et King, le gamin qui pointe le pistolet
que le film a considérablement baissé dans mon estime pour arriver aux quatres étoiles ce qui est dommage vu l'émotion qui se dégage de pas mal de séquences
le père qui explique à ses jeunes enfants l'attitude à adopter en cas de contrôle policier
sans oublier la plus grosse erreur de casting de l'année : Anthony Mackie n'est absolument pas crédible en baron de la drogue du ghetto. A cela s'ajoute un message final assez naïf
la communauté doit faire front commun même quand le danger vient de l'intérieur
et qui manque de subtilité. Bref, The Hate U Give est un film sur un sujet délicat qui se plante souvent, qui fonctionne parfois!!