Un petit polar sympathique.
La force du film, ce sont les personnages : ils donnent vraiment un sens à l'intrigue et c'est parce que l'auteur assume leurs traits de caractère que l'intrigue paraît si vraisemblable malgré des réactions étranges. Les faiblesses viennent généralement d'une exploitation plus faible de certaines idées, dont la manière d'employer les personnages justement. Par exemple le début est un peu maladroit dans la manière de situer chacun des personnages principaux. La fin aussi ne fonctionnent qu'à moitié : le personnage féminin et la relation qu'elle établit avec chacun des personnages masculins sont trop peu approfondis pour que se justifie cette faiblesse à la fin. Mais bon, cela ne nous prive pas de bonnes situations, d'une certaine tension, de dialogues amusants et puis surtout... d'avoir de très très bons personnages (celui de Terence Stamp est certainement le plus intéressant de tous, surtout lorsqu'il se révèle à la fin).
La mise en scène est efficace : propre, nette. Frears compose ses plans tranquillement, construit ses scènes sans jamais se hâter. Restent quelques transitions moyennes, des idées qui ne fonctionnent pas entièrement, mais globalement on voit ce qu'il faut voir, l'action est prenant, les points de vue intéressants. De plus, les acteurs sont tous très bons, quoique John Hurt m'a laissé perplexe dès le début et ne m'a jamais vraiment convaincu par la suite (au contraire de Tim Roth qui m'a convaincu par la suite ou de Terence qui lui m'a eu dès ses premières minutes) ; le problème, je pense, c'est qu'il n'a pas la carrure, pas le charisme, peut-être pas l'âge non plus. Sur ses dernières minutes, il est peut-être plus crédible mais en même temps ce n'est plus vraiment le même personnage.
Bref, un bon petit polar que j'ai apprécié surtout pour ses personnages.