Jour ou nuit ? Eveil ou sommeil ? Véritable maison ou cauchemar ?

Qui est là ? Qui est BIEN là ? Qui parle ? Ça vient du film ou de mes voisins ce bruit ? Et finalement : C'est quoi ce bordel !?

Rien n'indique rien. Pas de temps, pas d'espace. Pas de véritable déroulement non plus. Pas de portes, ni de fenêtres. Nous sommes coincés avec ces enfants, comme sur un bateau en pleine tempête, à se demander quand est-ce que cette horreur se termine (par pitié).

572 jours ?

C'est une pénombre omniprésente qui ne laisse à l'esprit que deux possibilités atroces : distinguer difficilement ce qui pourrait se passer/s'apercevoir, ou laisser son imagination nous dicter les événements. Dans les deux cas, l'esprit retourne vers la terreur enfantine du monstre caché dans le placard.

Montées et descentes d'escalier à la lampe-torche, observation sous le lit, voix gutturales des enfers, déformations des sons et des lumières... Tout est forcé pour laisser la respiration coupée le long du film, de plus en plus oppressante. C'est une angoisse permanente qui nous fige et nous laisse seul face cette nuit éternelle, sans possibilité de s'échapper

C'est une expérience inédite qui m'a fait tourner la tête, que je ne recommanderais pas tant mon implication était importante. Je ne souhaite à personne de se retrouver dans cette agonie de l'esprit, où tous les démons peuvent surgir au moindre instant. Le jeu des peurs primaires fonctionne à merveille sans jamais pourtant vraiment montrer quoique ce soit : C'est un film de tension qui craque et laisse apparaître à certains moments, comme des jump-scare préalablement chauffés au fer blanc.

Ainsi, à recommander ou non... Je n'ai pas d'avis. C'est une expérience qui se tente et ne peut pas forcément plaire à toustes.

On ne sait pas comment arranger les plans, on ne sait pas extraire d'informations pour comprendre, on ne sait pas réellement quoi penser, car le rythme est long, pesant, oppressant, presque agressif d'acharnement. C'est donc une véritable expérience de l'angoisse, neuve à mon sens, qui m'a complètement terrorisée

Spoiler alert :

Car comment réagir face à ce visage qui apparaît tranquillement dans la pénombre totale pendant de longues minutes, calme et mortellement fantomatique, comme une erreur de la bande vidéo, comme une hallucination de cette heure entière avec le souffle coupé, et qui vous demandera le regard planté dans le vôtre : "What's your name ? ... What's your name ?..." Le film s'éteint sur le silence de ces 1h40, sans réponse, désorienté dans notre propre silence et pénombre intérieur. Bonne nuit

Occarina80
6
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le 22 janv. 2024

Critique lue 5 fois

Rina Watchw

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