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Un savant fou - allemand - veut créer un tube digestif avec trois personnes... Ce pitch purée... Dis comme ça, ce n’est guère engageant pourtant, et c’est là que je me rends compte que je dois...
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le 2 avr. 2013
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Je sais pas trop pourquoi le cinéma s'acharne à torturer les jeunes Américains dès qu'ils posent le petit orteil sur le continent européen, mais entre Hostel et ce Human Centipede, c'est toute une génération de yankees traumatisés qui doit commencer à nous regarder d'un oeil mauvais. La différence ici, c'est que le cauchemar ne sort pas de l'usine à slashers hollywoodienne, mais de l'imagination torturée d'un trentenaire néerlandais.
"Imagination", faut le dire vite. Parce que deux filles sexy qui tombent en panne dans une forêt isolée par une nuit d'orage avant de tomber dans les griffes d'un psychopathe, niveau originalité ça vole pas bien haut. Puis il est difficile de ne pas glousser de prime abord face aux délires médico-fétichistes de notre grand méchant docteur, surtout lorsqu'il joue les sentimentaux en chouinant sur la photo de ses trois clébards en train de se renifler mutuellement la sortie de secours.
Pourtant, quelques dizaines de minutes plus tard, force est d'avouer qu'on ne rit plus vraiment, bien au contraire. Pari réussi pour Tom Six, qui parvient à faire de son pitch improbable (euphémisme) un vrai bon moment de flippe. Aux antipodes de tous les slashers et films d'exorcisme sans âme dont est abreuvé le circuit mainstream de l'horreur cinématographique, le Batave nous sert une mise en scène élégante, carrée, froide, sans effets appuyés ni gros plans crapuleux. Plutôt malin de sa part, sachant que la situation dans laquelle sont embarqués malgré eux les trois héros suffit largement à nous horrifier. Même son de cloche du côté de la BO, qui s'écarte des canons du genre pour offrir une partition discrète, économe et peu démonstrative. Et ça fait du bien !
(enfin, façon de parler, hein)
Les acteurs méritent de base l'empathie, rien que pour avoir eu les burnes de se lancer dans ce projet fou en sachant qu'ils allaient devoir se promener à quatre pattes pendant 15 jours avec le nez dans le judas intime de leurs partenaires. Mais pour ne rien gâcher à l'affaire, ils sont même excellents chacun dans leur rôle, alors qu'ils doivent pourtant se coltiner des personnages d'une stupidité indécente, aux réactions souvent agaçantes.
Quel dommage que le scénario n'ait pas bénéficié de plus de soin à tous les niveaux, car Tom Six a indéniablement du talent pour ce qui est d'installer une ambiance malsaine et révulsante avec peu de moyens. Et puis rien que pour la fantastique gueule de tortionnaire de Dieter Laser, on peut bien passer l'éponge sur les quelques faiblesses du film. Indéniablement un des rares films d'horreur potables que j'ai vus depuis un bail.
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Créée
le 7 mai 2017
Critique lue 373 fois
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