Ah, The Human Centipede. Une saga inégale, pas forcément intéressante, qui atteint aujourd’hui son troisième et espérons le réellement, dernier opus. Après un premier opus pas si choc que voulu mais pourvu d’une petite ambiance sympathique et un Dieter Laser totalement fou dans le rôle d’un docteur, puis un second opus à l’ambiance en noir et blanc intéressante mais totalement ridicule sur toute la ligne, Tom Six lance son troisième opus le 22 Mai 2015 en VOD seulement en Amérique. Allait-il se faire plaisir avec un déferlement de gore, allait-il laisser enfin la place à l’humour volontaire pour justifier le ridicule de certaines situations, allait-il faire mieux que les précédents opus, ou plonger au plus profond des méandres du cinéma ? La réponse s’impose d’elle-même dés les premiers instants, reprenant la fin du second métrage, où l’on voit Laurence R. Harvey travaillant dans son parking en regardant la fin du premier film… avant que l’on passe à Dieter Laser en directeur de prison accompagné de son assistant joué par… Laurence R. Harvey, eux-mêmes en train de regarder… le second opus. Tom Six nous ressort tout simplement le même coup que pour le second : tout ce qui a précédé n’était qu’un film, et on repart à zéro avec des personnages obsédés par le concept du millepatte humain…
Si seulement le reste du film se montrait généreux dans ce qu’il entreprend, on pourrait passer sur ce scénario totalement débile et invraisemblable et surtout ne cherchant aucunement l’originalité passé son concept que l’on connaît maintenant si bien… D’ailleurs, Tom Six fait tout pour rendre son film énervant de la première à la dernière image, en se plantant littéralement sur toute la ligne, et en jetant à la poubelle les quelques qualités des deux précédents opus. Une quelconque recherche visuelle, une idée glauque sortant de l’ordinaire, un centipede bien plus présent ? Que nenni ! C’est le Dieter Laser show, cette fois-ci en milieu carcéral. Jouant le directeur de prison Bill, l’acteur en fait des tonnes du début à la fin, pour montrer qu’il est fou, que c’est lui le chef. Pourtant, sa prison va mal, les criminels sont trop violents, les frais médicaux explosent. Amusant durant cinq minutes, le jeu agressif de l’acteur énerve et ne faiblira jamais jusque la dernière image, rendant l’ensemble non pas fou, mais lourd, lourdingue. Lawrence R. Harvey en assistant obsédé par les métrages ne semble être qu’une version en retrait du rôle qu’il tenait dans le second opus, la moustache d’Hitler en plus et quelques dialogues le sortant de son mutisme. Acteurs en roue libre, sujet peu passionnant, lieu déjà vu, que nous propose le métrage durant sa première heure ?
Pas grand-chose malheureusement, le réalisateur donnant la vedette à Dieter Laser qui énerve, et nous offrant quelques scènes de torture voulant aller toujours plus loin (on commence par un bras cassé, on continue par des viols et des castrations), mais ne provoquant rien chez le spectateur. Il faut dire que l’ensemble manque d’audace, de surprises, ou même d’une mise en valeur de ses éléments. En gros, ce n’est pas franchement choquant, c’est mal filmé, très mal éclairé, et on soupire dés que Dieter Laser hausse le ton. Et le centipede dans tout ça ? Les fans risquent d’être déçu, puisque celui-ci n’arrive qu’aux alentours de 1h25 de métrage… oui, sur 1h42, ça fait un peu léger, surtout que cet aspect ne sera pas traité de manière dégueulasse comme dans le 2. Qu’est ce qui surnage alors de ce naufrage total ? Pas grand-chose il faut bien avouer, pas assez pour pouvoir recommander même aux plus courageux la vision de la chose. On pourra bien dire que quelques seconds rôles amusent, mais soit le rôle n’amuse que quelques instants (l’ancienne star du X Bree Olson), soit le rôle est totalement en retrait et n’apparaît pas assez (Eric Roberts). Quelques rares dialogues pourront faire sourire puisque le réalisateur semble s’amuser à critiquer ces propres films, mais finalement, il est bien le seul à s’amuser, allant jusqu’à jouer son propre rôle dans le film…