Il y a quelque chose de pourri dans cette humanité

Sympa.

Le côté tranche de vie intimiste lors d'une soirée en famille est assez bien écrit, on y croit à ces échanges, à ces personnages et en même temps ça reste des personnages fictifs, avec une caractérisation simple (mais pas assez appuyée). Les conflits ne sont pas légion, mais il y a quelques confrontations qui épicent l'intrigue, et quelques confidences captées qui permettent de créer de la tension, des enjeux (les secrets de chacun). La révélation finale n'est sans doute pas aussi spectaculaire que ce à quoi on s'attend, mais elle permet de comprendre les jeux symboliques employés tout au long.

Peut-être aussi pourra-t-on reprocher des effets un peu trop marqués pour ce final, même si tout du long le réalisateur exploite au maximum la grammaire cinématographique afin de démarquer ce film de l'œuvre théâtrale initiale. On pourrait reprocher à celui-ci d'appuyer un peu trop ses effets en les filmant en gros plans, mais je pense surtout que le bonhomme s'est laissé prendre au jeu de l'image, de la beauté de la laideur, et que c'est surtout à partir d'une fascination visuelle qu'il a décidé de filmer ces murs ou au travers de verres, que pour vraiment faire passer un message. Les acteurs sont tous excellents, à la fois dans une retenue et un naturel qui fait plaisir. Le décor est super, assez bien exploité. La lumière également. Le travail sonore est assez marquant aussi, ça fait plaisir qu'un réalisateur y prenne autant attention. Notons qu'il se dégage de ce film une ambiance malsaine, comme dans un film d'horreur, et que le réalisateur n'hésite pas à convoquer des effets dignes du cinéma fantastique l'espace de quelques plans.

Bref, chouette petit film.