Ne jamais recongeler un produit décongelé
Honnête, voilà ce qui me vient à l'esprit pour ce polar qu'est The Iceman.
Certifiée "True Story", c'est cette histoire de tueur à gage qui aurait assassiné plus de 100 personnes dans les années 70, tout en assumant son rôle de bon père de famille, sans complexe (D'ailleurs, quel est le métier le plus compliqué des deux ?).
Pour endosser le rôle de Kuklinski, c'est Michael Shannon, qui trimballera sa carrure impressionnante, qui sied parfaitement au rôle. Ce mec a un charisme évident, et cette composition lui permet d'élargir sa palette émotionnelle, entre la folie de Bug et le mutisme de Take Shelter, avec l'émotion en plus.
Le reste du casting, empile les valeurs sûres qui font plaisir à voir comme un Ray Liotta sur le retour (déjà touchant dans le prétentieux Cogan), et les gueules de cinéma que sont John Ventimiglia ou encore Robert Davi. On s'amusera à jouer à Qui Est-Ce avec David Schwimmer (queue de cheval+moustache Freddie Mercury) et un Chris Evans finalement pas très éloigné de son rôle de beauf dans les minables 4 fantastiques...
Pour les autres, Winona Ryder et Stephen Dorff en tête, ils traverseront le film sans marquer les esprits(comme cette phrase en fait).
Si le casting reste l'attraction principale du film, son script est son véritable point faible. On s'attarde trop souvent sur ces trafics sans intérêt, qui nous amènent d'un règlement de compte à un autre. On aurait aimé que le film explore la personnalité de Kuklinski, son enfance et son évolution vers la folie. Cela est à peine effleuré à travers un micro-flashback tout pourri et une confrontation foireuse avec son frère.
La réalisation, bien que solide, est assez impersonnelle, tout comme la reconstitution des années 70.
Bref tout ça pour dire que le film vaut avant tout pour son casting, et la performance de Michael Shannon. Le reste ne laissera pas un souvenir impérissable au spectateur. Heureusement, le fait d'écrire cette critique m'évitera d'oublier que je l'ai vu...