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C’est encore une fois bloqué seul dans une chambre d’hôtel parisien, dotée d’une télévision sans port usb ni TNT (un comble de nos jours), que je me suis retourné vers les programmes des chaines classiques. Canal Plus me propose donc the Impossible, film mal noté sur SC mais tout de même avec un T Télérama. L’histoire plutôt plaisante (façon de parler) du fameux tsunami de décembre 2004, promettait son lot de spectacle à gros effets et de souffrances humaines au kilomètre.

Je vous entends, vous voulez le nom de cet hôtel qui, en 2013, ne propose ni TNT ni port usb, c’était l’hôtel Abaca Messidor, qui propose en revanche un petit déjeuner continental de derrière les fagots (façon de parler itou). The Impossible donc, est un film tout à fait possible sur l’art de passer totalement à côté du sujet qui aurait pu passionner le spectateur. Au lieu de baser son film sur la catastrophe, ne nous clouer à notre siège (ici, le lit de l’hôtel) en nous montrant l’ampleur des dégâts, l’organisation des secours, les moments de bravoures de certains bref, au lieu de faire comme dans absolument tous les films catastrophes jusqu’ici, Juan Antonio Bayona préfère passer son film à filmer une famille.

Mais attention, pas n’importe qu’elle famille, une famille occidentale messieurs dames (y a des choses, fait pas rigoler avec), parce-que franchement, entre vous et moi, les autochtones, on s’en fout un peu qu’eux aussi ont souffert, qu’eux aussi ont vu leurs familles mourir, qu’ils n’avaient pas, eux, d’assurance rapatriement pour les sortir de cet enfer. Alors, outre le fait que ce film étale un ethnocentrisme à la limite du supportable, limite atteinte à la toute fin, dans un avion bien équipé, réservé pour la famille et qui laisse derrière lui des Thaïlandais qui n’en sont qu’au début de leurs épreuves; ce film ennuie profondément par des choix narratifs qui plombent tout intérêt.

On s’en moque de cette famille, de ce qui lui arrive, comment pourrait-on se satisfaire de voir une telle catastrophe ramenée à la hauteur d’un petit groupe ? Alors Bayona y va à la truelle, violons qui te vrillent les oreilles de la fin du générique de début au début du générique de fin. Et ça pleure, et ça crie, et ça pleure, et ça crie et ça donne mal au crâne à force. Au final, on est aussi soulagé qu’eux de quitter ce film, pas pour les mêmes raisons mais on a nous aussi le sentiment de quitter une catastrophe.

Mais il y a quand même bien un petit côté obscène dans ce film, même si on voit des occidentaux souffrir autant que les natifs, il n’empêche qu’ils ont de meilleures chances de s’en sortir. On sent quand même qu’on nous force un peu la main, nous obligeant à pleurer, à sourire éventuellement au jeu des acteurs qui resteront coupables de s’être compromis dans une telle immondice. Sinon, on voit bien un sein de Naomi Watts pour passer le temps… Et Télérama fait chier…
Jambalaya
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le 22 déc. 2013

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Jambalaya

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