Pour son premier long-métrage, le clippeur français Alexandre Courtès s'exile et alterne entre les États-Unis et la Belgique pour tourner un film d'horreur glaçant qui retournera les tripes de ceux qui pensent avoir tout vu. Tourné en anglais avec quelques figures connues du cinéma hollywoodien, The Incident se déroule dans un hôpital psychiatrique coupé du monde lors d'une tempête où trois cuisiniers vont essayer de survivre à cette nuit sans fin alors les déséquilibrés de l'asile ont mené une véritable mutinerie sanglante...
Esthétiquement sublime, jouant constamment sur les ombres et les faibles lumières, le long-métrage ne perd jamais de son efficacité grâce à des acteurs au jeu soutenu (impressionnant Rupert Evans, bien loin de son rôle de faux-jeton dans Hellboy) et un scénario malin qui évite les clichés pour ne servir que des situations intelligentes et réalistes.
Située dans les années 80, à une époque où les téléphones portables n'existaient pas et où les hôpitaux psychiatriques étaient sales et rudimentaires, l'histoire s'avère glaçante, étouffante, éprouvante, le réalisateur français réussissant à nous immiscer avec brio dans cet univers sans pitié peuplé de fous silencieux et de tueurs hurlant à la mort. Ne perdant jamais de vue son fil conducteur, le scénario fait subir un véritable supplice à ses protagonistes, eux qui ne sont que de simples cuistots pris au piège dans un bâtiment hors de contrôle où seuls les gardiens peuvent librement circuler en temps normal.
Les bonnes idées fusent, les séquences sanglantes aussi (certaines à vous faire détourner les yeux) et l'excellente interprétation d'acteurs méconnus apporte un plus valable à ce long-métrage intelligent imprégné d'une atmosphère semblable aux films du genre sortis dans les années 70/80. Ne perdez pas votre temps avec les slashers épurés et les films de fantômes rébarbatifs, The Incident est ce qu'on appelle un vrai film d'horreur.