Vous voyez les téléfilms allemands du genre thriller qui passe sur M6 les après-midis en semaine ? The Intruder en est la parfaite réplique ! Les amateurs de genre n'auront rien à se mettre sous la dent, si ce n'est un scénario vide, édulcoré de morceaux R'n'B et d'effets sonores stridents pour densifier les jumpscares. Au départ, je me suis laissé tenter par la présence de Meagan Good, actrice sous-exploitée mais douée, et de Dennis Quaid en psychopathe... Je trouvais le postulat de base intéressant ; un couple afro-américain qui décide d'acheter une bâtisse énorme appartenant à un vieux veuf esseulé en pleine cambrousse. En y réfléchissant, ce bien matériel peut être considéré comme la métaphore d'un héritage blanc dans un pays où le racisme règne. Mais bon, loin de moi l'idée de vous donner de faux espoirs sur une morale bien léchée car on est à des années lumière du génie de Jordan Peele qui gère ces thèmes à la perfection. Ici, ce charmant couple heureux devient la proie d'un malade mental, ne supportant pas d'abandonner son bien le plus précieux, et ce, gratuitement. Dennis Quaid fait ce qu'il peut avec ce rôle, délivrant progressivement sa folie et ses belles grimaces de voyeuriste. Mais la mise en scène de Deon Taylor ne reflète, pour le coup, aucune personnalité. On a là le genre horrifique dans sa progression la plus banale et automatique qui soit. On a le droit au meilleur ami soupçonneux, au mari trompeur et à la femme aveugle, tout ça dans un tourbillon d'événements anecdotiques sensé relever le suspense. Le summum, c'est cette scène d'amour totalement hors sujet et interminable avec un son de R'n'B (parce que les acteurs sont noirs, logique !)... On aurait dit une pub pour Cuisinella (oui, parce que ça se passe dans la cuisine en fait). De plus, il y a quelques références à des classiques du genre et c'est pendant ces moments qu'on se dit qu'on touche le fond... L'ennui se fait sentir dès les premières minutes, et pour ce que ça raconte sur 1h45, The Intruder se transforme en supplice avec un final bagarreur incontournable (blague) ! Je mets deux parce que je me félicite d'avoir tenu jusqu'au bout t'as vu.