"The invisible woman" est le second film de Ralph Fiennes en tant que réalisateur et conte l’histoire d’amour contrariée entre l’écrivain conservateur Charles Dickens et une jeune actrice peu douée Nelly Ternan.
Je l’ai regardée il y a un moment déjà suite à la très belle critique écrite par Evy Nadler sur SensCritique mais je n’avais pas encore eu le temps d’écrire mon impression.
Pour moi, Ralph Fiennes n’est pas un bon conteur. Le scénario part dans tous les sens, mélangeant présent et passé de manière maladroite, oubliant en chemin de nous impliquer dans l’histoire. Le contenu y semble alors peu intéressant et laisse un gout d’inachevé désagréable.
Et c’est vraiment dommage. Car à part ça (mais malheureusement ça plombe tout le film), Ralph n’était pas loin de la perfection.
Si l’acteur-réalisateur n’a plus vraiment rien à démontrer, il prend le risque de s’accompagner par la jeune et moins expérimentée Felicity Jones. Risque payant puisqu’elle illumine l’écran de sa présence discrète (parfaite pour cette femme invisible que Dickens ne peut s’empêcher d’aimer). Les seconds rôles ne sont pas en reste non plus avec l’excellente Kristin Scott Thomas et Tom Hollander pour ne citer qu’eux.
Ce qui m’a le plus marqué, et ce qui pour moi est la grande force de film (malheureusement gachée par la narration) est la manière dont Ralph arrive à nous montrer les émotions. Certaines scènes, pourtant presque muettes, coupent carrément le souffle tant la tension, les non-dits et l’amour des deux personnages sont sublimés par les plans et les acteurs. Je pense que je n’ai jamais vu les émotions si bien filmées à l’écran.
On est donc devant un film très inégal, qui n'arrivera probablement pas à captiver le grand public et qui pourtant est d'une sensibilité exacerbée rare et précieuse, très peu vue au cinéma.
(comme d'habitude, vous pouvez toujours aller lire cet article sur mon blog; même si ça sert à rien)