Vu en version anglaise sans sous-titres (avp mondiale oblige). J’ai pas un niveau dégueulasse en anglais, loin de la, mais un film de 3h30 en anglais sans sous-titres avec des acteurs tous dotés d’accents assez disgracieux, je crois que mes limites commencent ici. Je ne prétend donc pas avoir tout compris au film, et par conséquent mon avis sera succinct (je compte revoir le film avec des sous-titres quand il sortira), et peut-être soumis a des modifications dans un futur proche.
On était beaucoup à avoir un peu peur de ce que cette réunion de vieux briscards pouvait donner, est ce que le fan service allait primer, est-ce que le visage en plastique de Robert De Niro n’allait pas provoquer quelques malaises, Scorsese allait-il faire une redite de Casino et Goodfellas, etc...
Je vais commencer par ce que je retiens le plus, ce qui m’aura presque tiré une ou deux larmes : les 30 dernières minutes. Le film s’achève lentement, tout en douceur, et avec une grâce qui ne peut être attribué qu’à lui. Il a un don pour mettre en scène le temps qui passe, la vieillesse, une bande de potes à l’épreuve du temps et des balles dont les discussions s’éternisent pour notre plus grand plaisir. Je pense que ces 30 dernières minutes pleines de tendresse et de beauté sont les seuls instants du film où j’ai réussi à me passer totalement des dialogues (y’a vraiment un moment où j’ai lâché l’affaire comme un faible) car l’émotion a pu m’atteindre par d’autres moyens. Je ne dirai pas que j’ai été terrassé mais ça reste assez fort, et l’intérêt du film est la, c’est moins une histoire de gangsters que de petits vieux qui ont de longues discussions et qui font des trucs ensemble, qui ont des problèmes familiaux (on n’insistera cependant jamais sur ça et tant mieux) et qui occasionnellement commettent des crimes et s’insultent. Je saurai difficilement l’expliquer mais je trouve qu’un sentiment de réconfort émane de ces moments là, authentiques et touchants, et puis le film arrive à être parfois vraiment drôle, ce qui établit un bon équilibre entre le côté « doux » et les quelques instants de violence du récit. 3 petits vieux face aux éternels regrets et au temps qui passe, on a deja vu ça des tas de fois mais je boude rarement mon plaisir, surtout quand on a affaire avec ce genre de qualité.
A part ça j’ai du mal à imaginer que je serai marqué par ce film comme je l’ai été par beaucoup d’autres films de Scorsese, probablement car il n’a pas le rythme parfait d’un Goodfellas ou d’un Loup de Wall Street (pour comparer avec ses autres fresques), et puis on va pas se mentir ça fait parfois un peu Netflix, tant dans la photo que dans le manque général de folie, je veux dire par la que c’est souvent assez sage et on sent que tout ça aurait pu bénéficier d’une plus grande liberté.
Ce n’est donc pas un chef d’œuvre pour moi, mais il y a indéniablement des petites choses extraordinaires dans ce film, donc à voir.