Hallelujah, le nouveau film de Scorsese est enfin disponible ! Hélas pour moi, c'est une histoire de mafieux. Il se trouve que seuls quelques films de mafieux me plaisent (ils sont très rares), et je crois pouvoir dire sans me tromper qu'ils ont tous été réalisés par Scorsese.
The Irishman part donc plutôt bien pour moi, et s'avère de plus en plus agréable au fil des minutes. Ça parle d'une relation compliquée entre un père et sa fille, d'un milieu particulier, de la froideur d'un type qui en abat un autre dans la rue, de la vieillesse, des regrets, de la mort, d'amitiés, de trahison, oh mais que c'est bon tout ça !
Ça dure 3h30, mais c'est fluide. Le film semble d'ailleurs divisé en 3 parties, comme si on avait une ambiance précise pour chaque heure de film. On les sent passer les 3h30, mais on ne s'ennuie pas. Côté mise en scène c'est bien simple, que ce soit pour des plans fixes qui montrent la froideur de la mafia ou des plans-séquence où la caméra tourne dans tous les sens, c'est toujours bien fait, lisible, beau, grand, puissant. On dit souvent que les films Netflix ce sont juste des téléfilms avec un gros budget, là on est vraiment face à un film, un grand film. Quid des effets spéciaux permettant le rajeunissement du casting principal alors ? Ils ne sont pas tant rajeunis que ça en fait. Ca va faire tilter le spectateur sur quelques plans, et encore, globalement ça passe. On a des personnages rajeunis cachés derrière du grain de pellicule, c'est toujours plus élégant qu'un gloubi boulga numérique à la Marvel Studios où même le jeu des acteurs semble avoir été géré par un algorithme (celle-là elle est pour toi Marty).
Et les acteurs, bon sang mais alors quels acteurs ! Anna Paquin, Joe Pesci tout en retenue et qui fait des merveilles alors qu'il est très bon dans les rôles de petits nerveux, Al Pacino qui est complètement taré et ivre de pouvoir, Jesse Plemons et évidemment Keitel et De Niro ! Quelle distribution ! L'introspection du personnage de Frank Sheeran est une réussite.