La note est avant tout le reflet de ma déception. Cela fait un moment que j'ai entendu parler de ce film, par des fans de science-fiction surtout, et bien que les nominations n'idolâtraient pas le film, elles restaient nettement positives.
Que ne fut pas ma surprise quand j'appris d'abord que c'était ce cher Michael Bay qui était aux commandes. Mais aux vues des critiques positives dont j'eus eu vent, j'ai décidé de ne pas m'y attarder. Et puis, il y avait la belle et magnifique Scarlett Johannsson ainsi que le fier et majestueux Ewan McGregor. Eh bien j'aurais dû m'arrêter à ma première impression. Pourtant, tout n'est pas à jeter.
Tout d'abord, The Island est un film de science-fiction où les riches et les puissants ont la possibilité de s'acheter une "police d'assurance", qui s'apparente, en gros, à être un genre de clone de la personne qui sera susceptible, si besoin, de fournir n'importe quel organe en bonne santé à son modèle d'origine. Le clone est donc un gène de l'humain originel qui a crû rapidement jusqu'à l'âge adulte. Cependant, suivant différents tests, ce gêne, manipulé et conservé dans l'ignorance et une réalité mensongère (un genre de système inversé par rapport à celui de Matrix) lui laissant croire que le monde extérieur est dévasté et contaminé, à donné lieu malgré tout à une évolution intellectuelle imprévue et contre-productive. Les clones avaient désormais une conscience et ne pouvaient plus restés confinés dans leur ignorance, des questions leur venaient à l'esprit et ils comprendraient vite que leur liberté et leur mode de vie sont bafoués, dirigés sans qu'ils donnent la moindre opposition.
Ce concept est fabuleux et scénaristiquement bien écrit et fluide, linéaire. Toutes les interrogations se succèdent bien, le spectateur n'est pas lésé et peut comprendre simplement les enjeux de l'histoire.
Par exemple, l'idée de pouvoir s'acheter un clone pour avoir la possibilité à tout moment de remplacer son foie ou son rein qui serait défaillant par un sain, est une idée bien trouvée. Dans le film, sont également mis en avant d'autres aspects:
-Les hautes instances nous bernent d'illusions pour que l'on acquiesce sans broncher et que l'on continue de croire en eux alors que manifestement ils nous manipulent.
-Il n'y a aucun mal à maltraiter une minorité ignorante qui ne se plaint pas pour le bien d'une minorité riche au détriment d'une majorité pauvre qui ne sait rien.
-Des règles démesurées n'hésitant pas à écraser les conditions de vie des personnes pour accroître la facilité à les diriger et leur productivité au travail pour améliorer eux-même les modèles génétiques suivants.
-L'argent est le maître mot de cette histoire, les puissants ne jurent que par lui et pour lui.
-Ainsi que d'autres aspects plus discrets, plus minimes que je vous laisserai découvrir.
Bref, tout ceci est bien beau, mais c'est à ce moment là que ça pèche, un talent d'écriture qui peut nous pondre ce genre de complots et autres aspects interrogateurs ne doit absolument pas passer dans les mains de Michael Bay. D'ordinaire en lisant ceci vous vous diriez: "c'est un excellent film de science-fiction, faut absolument que j'aille le voir", déchantez immédiatement, ce n'est qu'un banal film d'action qui ne fait que caresser la surface de ces problèmes et n'entre pas concrètement dans le vif de ceux-ci. On le remarque à cause de nombreux points, tout d'abord, il y a une désastreuse et écoeurante histoire d'amour. Ok j'exagère, dès le début ça annonce du niais à plein nez, ça sent la loose et ça déçoit d'avance, heureusement, l'histoire d'amour prend son temps et ne se conclut réellement qu'à la fin. Mais ceci dit elle est omniprésente et malgré tout assez repoussante... On remarque également que le film est rempli de clichés, encore heureux, ce sont plutôt des clichés qui marchent généralement bien au cinéma, mais quand le film dure plus de 2h, ces passages sont rapidement gonflants... Et puis vu que c'est un film d'action qui se veut de science-fiction, les scènes d'actions sont un peu foirée, trop prévisible, trop débutantes, enfin, elles puent un peu quoi. Michael Bay lui-même à fait de meilleures scènes.
Par ailleurs, on remarque pas mal de passages illogique, bâclés, incohérents, voire même carrément improbables. L'élément déclencheur de l'histoire, qui est souvent un des évènements, voire l'évènement le plus important, la découverte d'un énorme insecte, on ne sait pas comment il se retrouve ici mais il viendrait manifestement de l'extérieur, notre héros, "6 echo", décide donc de sortir pour voir comment cela se fait-il qu'un insecte puisse vivre à l'extérieur alors que le monde est censé être dévasté? Sauf qu'il tombe dans un bâtiment médical (visiblement), et en prenant en compte le trajet qu'ils effectueront avant de pouvoir sortir, la probabilité qu'un insecte aussi gros puisse se retrouver là où il était et surtout que personne avant lui ne l'ai vu, voire même que l'insecte lui-même virevoltait au même endroit en attendant patiemment que 6 écho le trouve, reste hautement improbable. Après sa petite découverte et les prémices de sa fuite, comme par hasard il referme mal la plaque dans le sol, ce qui permet à ses poursuivant de suivre sa trace plus facilement, là aussi, ça n'a pas un gand enjeu dans l'histoire mais ça reste de l'ordre du "comme par hasard" qui s'avère souvent être un peu énervant, chiant, voire décevant. Dans un centre hautement sécurisé, surveillé de partout, tenu dans le plus grand secret du monde, on peut également s'étonner sur la facilité qu'ont nos deux héros à s'enfuir vers l'extérieur, ils courent, ouvrent des portes et ça y est, hop là, kiki tout dur, la vie belle est à nous. Sans parler de la longue fuite à travers toute la ville où ils enchaînent les situations improbable sans jamais se faire blesser une seule fois mais en réussissant, sans armes, à détruire des véhicules ennemis et à tuer des membres des forces de polices payées par le centre. Ajoutons à cela la fabuleuse scène où ils chutent d'une centaine d'étage sans mourir, n'importe quelle personne normalement constituée ne survivrait pas à cela même si elle se réceptionnerait dans des filets.
Mais pour couronner le tout, le point culminant des clichés et actions prévisibles reste le coup de la loterie, les loteries comme vous le savez sont basées sur l'aléatoire le plus complet, et ici, la loterie choisie comme par hasard la copine du héros. Pourquoi pas, après tout, nous ne pouvons pas allé à l'encontre de l'aléatoire, mais ça se passe toujours comme ça, que ce serait-il passé si ça n'avait pas été elle qui fut choisie? Le déroulement aurait pu être bien plus intriguant et intéressant.
Malgré ces lacunes et illogicités, le film reste cohérent dans ses propres règles, entre autre lors de la scène du bar, les deux clones (les héros) ne comprennent pas les subtilités et expressions du monde extérieur, ce qui laisse place à une scène pour le moins fort comique, je dois l'avouer.
De plus nous pouvons ajouter que le film se paie de nombreuses bonnes répliques, notamment dans la première partie du film.
Ah, il y a également un point très appréciable de fidélité qui renforce les aspects de base que peuvent apporter le scénario, c'est que les dirigeants du centre des opérations parlent en dollars de perdu et non en unité de production, ce qui renforce l'importance pécuniaire du film.
Outre tout cela la bo et les effets spéciaux sont appréciables, le jeu d'acteur est plutôt bon même si je commence de plus en plus à croire que Scarlett n'est actrice que grâce à sa beauté... Par moment son jeu laissait à désirer, et plus récemment dans Avengers, son rôle était parfaitement inutile. En revanche Ewan McGregor ne déçoit pas, il se meut à la perfection dans la majorité des rôles qui l'accablent.