Après le buddy movie détonant, le film catastrophe et le biopic envolé, le bourrin Michael Bay s'intéresse au film de science-fiction. Certes, le réalisateur américain s'est énormément inspiré (pour ne pas dire a plagié) des chefs-d'œuvre intemporels comme L'Âge de Cristal ou 1984, mais il faut néanmoins avouer que le gaillard le fait plutôt bien. Remake officieux du film de Michael Anderson (voir même du méconnu The Clonus Horror selon certains), The Island est avant tout une prouesse esthétique indéniable, avec son look rétro-futuriste, ses décors paradisiaques et ses effets visuels magnifiques...
L'histoire de cette vie parfaite aux contraintes et aux secrets multiples qui se solde en une excellente évasion est vraiment intéressante, le réalisateur aux dix plans par seconde s'adonnant à autre chose qu'à tout exterminer dans de grosses explosions. Mais chasse le naturel, il revient au galop... En effet, arrivé à la deuxième moitié du film, revoilà Michael Bay tel que nous le connaissons : bourrin, amateur de cascades fantasques, d'explosions et de carrosseries froissées. Nos deux héros (le remplaçable Ewan McGregor et la sublime Scarlett Johansson) découvrant la vérité quant au but de leur existence, ils vont devoir survivre à diverses embûches explosives.
Non dénuée d'humour et de scènes d'action virevoltantes, cette deuxième partie s'avère bien moins intéressante que la première mais conserve néanmoins sa petite identité et son efficacité. Et si l'action est franchement bien menée et spectaculaire, le long-métrage tombe finalement dans la course-poursuite classique jonchée de clones patibulaires et de motos futuristes. Pour l'interprétation, nous avons affaire à du haut de gamme en matière de casting, nos deux protagonistes étant rejoints par les fidèles Steve Buscemi et Michael Clarke Duncan, déjà présents dans Armageddon, ainsi que les bankables Sean Bean et Djimon Hounsou. C'est donc un film inégal mais néanmoins sacrément efficace que nous livre Michael Bay pour son sixième passage derrière la caméra, nous faisant ainsi oublier les films d'action patriotiques ou encore le peu mirobolant Bad Boys II. On aurait néanmoins préféré découvrir une autre facette, plus calme, du réalisateur le plus destructeur d'Hollywood.