L'Opéra sanglant
Suite au succès du Syndicat du crime, John Woo peut maintenant se lancer dans des projets personnels et qui lui tiennent à cœur, à commencer par The Killer en 1989 où il va s'attarder sur un tueur ...
le 1 août 2017
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"S’il est une œuvre miroir de son réalisateur, The Killer compile à peu près tous les ingrédients du cinéma de John Woo. À mi-chemin entre le film d’auteur et le film de divertissement, la solitude de deux chasseurs se chevauchent dans un hommage saisissant aux polars de Jean-Pierre Melville et Martin Scorsese. Retour sur cette merveille intemporelle."
"Que ce soit Quentin Tarantino, Robert Rodriguez ou Johnnie To, Woo continue encore d’inspirer d’autres artistes qui puisent intentionnellement dans ses chorégraphies lyriques. Le ridicule ne tue pas et c’est une devise qui a permis de nourrir des gimmicks fascinants et renouveler le cinéma d’action jusque que dans les plus grandes bisseries du genre. [...] Ah Jong (ou Jeff dans la version internationale) en a sans doute trop vu dans un monde contrôlé par des gangs, qui l’envoient terminer le sale boulot, sans se soucier des dommages collatéraux. C’est dans ce contexte que le célèbre tueur songe à effacer son passé taché de honte et de sang. Une chanteuse qui devient aveugle par sa faute ou une enfant qui se prend une balle perdue alors qu’il est pris sous des feux croisés, il existe autant de raisons pour lui de sortir une fois pour toutes de la servitude volontaire qui le ronge de l’intérieur et de faire de « la vie » son nouveau métier."
"Chez Woo, l’action est au premier plan avec l’émotion. Imaginez un wu xia pian dans le style précurseur de King Hu ou de Chang Cheh (dont Woo a été l’assistant), tartiné à la sauce western, et dans lequel on remplace les armes sabres par des armes à feu. Les séquences d’action de The Killer en tirent tout le côté récréatif du cinéma de Woo. La précision, l’esquive et l’efficacité des protagonistes dépendent ainsi de leur volonté. L’utilisation du ralenti permet alors de donner de la lisibilité aux confrontations, mais aussi de mieux profiter du ballet semi-aérien des personnages."
"Soucieux de se racheter et de vivre en paix avec lui-même, Ah Jong doit repousser les démons qui prennent d’assaut l’église dans lequel il se réfugie dans le dernier acte. Mais arrivera-t-il à accomplir son dernier contrat envers Jennie ? Peut-il seulement retourner sur le droit chemin, loin des armes, loin de la mort ? Toutes ces interrogations sont laissées en suspens jusqu’à ce que le film s’achève sur une note mélancolique, romantique, mais aussi cruelle. Il ne reste donc que des cris de rage et de désespoir qui retentissent à l’image comme souvenir d’une amitié « virile » éphémère et d’une promesse irréalisable. C’est en cela que The Killer parvient à effacer toutes ses imperfections dans sa fabrication."
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