"King of New York" a aujourd'hui la réputation d'être la meilleure interprétation de Christopher Walken, et le plus grand film d'Abel Ferrara, cinéaste flingué, déjanté et bizarre. De fait, on est littéralement époustouflé par la présence de Walken, capturant dix émotions différentes en un regard, une expression, tour à tour effrayant et bouleversant. La première demi-heure du film, lente et hypnotique, prend le temps de le regarder et est éblouissante. Pour la suite, on est un peu moins enthousiaste, Ferrara soit faisant de la resucée un peu bas de gamme des classiques du film mafieux (disons "le Parrain" sans le sens de la grandeur), soit se laissant aller à ses fantasmes "cheap" qui frisent le ridicule (la coke, les belles femmes dénudées : on nage là en pleine série Z)... Il échoue donc à créer le grand film froid dont il rêvait sans doute. [Critique écrite en 2005]