Le succès du film Dernier Train pour Busan aura permis aux œuvres précédentes de son réalisateur Sang-Ho Yeon d'être distribués en France comme ce tout premier long métrage d'animation datant de 2011.
Le film raconte les retrouvailles de deux camarades de classes alors qu'adultes ils sont à un tournant de leurs vies respectives. Ensemble ils vont évoquer de pénibles souvenirs d'enfance entre harcèlement, violences et secrets trop longtemps gardés...
The king of pigs est un film radical et sec comme une claque dans la gueule et ce n'est pas son animation tranchée et sombre qui le rendra plus aimable. J'ai lu de nombreuses critiques se plaignant du fait que le film n'était assez pas joli, que les personnages n'étaient pas graphiquement agréable et que le film était globalement trop froid et sombre ... Comme si c'était négatif d'avoir un univers graphique propre et un surtout point de vue artistique radical . Sang-Ho Yeon peut bien dessiner comme il veux ses personnages ce qui m'importe tient bien plus dans ce qu'il me raconte que dans la finesse du trait des visages ou la richesse des décors qu'il donne à voir.
The king of pigs est un film violent, perturbant et profondément engagé dans son propos et sa description au vitriol d'une société coréenne faites de castes sociales dont il est presque impossible de s'échapper que ce soit par le mérite, le combat, la violence, l'éducation ou même le sacrifice. Le film est aussi touchant et puissant dans sa description des mécaniques du harcèlement scolaire dans une logique de dominants et de dominés sous le regard complice d'une lâcheté de troupeau bien trop ordinaire. Bien loin d'avoir été refroidi par la radicalité graphique du film je trouve bien au contraire qu'elle renforce la force du propos et laisse le spectateur souvent abasourdi par la violence et l'émotion qu'elle provoque.
Sans doute que The king of pigs n'est pas un film "agréable" à regarder comme on se matte un petit divertissement gentillet ; le premier film de Sang-Ho Yeon est bien plus qu'aimable et il est nécessaire voir indispensable.