Long Live the Kinks
Je connais mal les Kinks je l’avoue, moins bien que les Who, les Beatles ou les Rolling Stones, et du coup je les ai toujours vus comme le quatrième groupe de la pop anglaise, derrière le trio...
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le 26 juil. 2020
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Je connais mal les Kinks je l’avoue, moins bien que les Who, les Beatles ou les Rolling Stones, et du coup je les ai toujours vus comme le quatrième groupe de la pop anglaise, derrière le trio incontournable. Et c’est ainsi qu’ils sont généralement considérés dans l’Histoire du rock.
Bien sûr ils ont eu une belle carrière, bien sûr il y a eu le fameux « You really got me » (datant de 1964 rappelons le – avant Help, Satisfaction ou My Generation - et remis sur le devant de la scène à la fin des années 70 par Van Halen), l’un des 10 titres les plus marquants de l’Histoire du rock, son riff incroyable pour l’époque mais également « All day and all of the night », « Sunny afternoon » parmi d’autres... ; mais ils n’ont peut-être pas eu la carrière qu’ils méritaient par rapport aux trois autres ténors.
C’est ce que ce documentaire de 52 minutes (format court donc) « les Kinks trouble fêtes du rock anglais » de Christophe Conte cherche à expliquer en donnant la parole à différents protagonistes et proches du groupe, lesquels à travers leurs témoignages nous proposent d’aborder différents aspects des Kinks.
Ceux-ci proviennent majoritairement de plusieurs biographes ou spécialistes du groupe, d’un ancien manager des Rolling Stones et de quelques interviews des frères Davies, Ray et Dave.
Le côté parfois incontrôlable du groupe, moins lisse qu’il ne le faudrait, est mis en avant (mais les Stones l’étaient aussi à leur manière), assez hostile au système que prend l’industrie du disque à cette époque, un groupe à contre-courant des modes, un groupe qui ne vient pas des classes aisées.
Ray Davies par exemple fuit le « swinging London » branché, trop snob et mondain pour lui et alors très à la mode chez les groupes qui montent.
Comment arriver à concilier le fait d’être une « machine à tubes » et sa méfiance du show business ? La réponse c’est l’improbable « The Kinks are the village green preservation society » album complètement en marge de la production discographique des années 67/68.
Car le groupe et notamment Ray Davies le principale compositeur ont une large palette musicale dans leur besace mais le côté destructeur de leur leader, génie talentueux certes mais capable de tout foutre en l’air, de tomber en déprime du jour au longtemps perturbe l’équilibre des Kinks.
Le grand moment du documentaire, le passage le plus marquant et le plus émouvant est bien sûr l’histoire de la sœur ainée de Ray (les deux frères étant les cadets, les parents ayant eu six filles avant eux) qui vient du Canada lui offrir une guitare que ses parents ne peuvent lui payer, qui lui donne le jour de son anniversaire et qui décède le soir même d’une crise cardiaque : une histoire touchante digne des contes les plus tristes.
Sur un plan purement musical le groupe a eu une grande influence sur de nombreux groupes des années 70 à nos jours notamment sur la brit-pop et les Jam par exemple (1).
Les Kinks c’est aussi le plus british des groupes anglais, des paroles satiriques et des textes à connotations sociales, fidèles à leurs racines de prolétaires londoniens.
Et puis il y a la fratrie qui est évoqué : Ray et Dave les deux frères (comme Oasis) avec des relations souvent tendues, houleuses (je t’aime moi non plus), avec les bons et les mauvais côté qu’elle sous-entend.
Des témoignages intéressants qui permettent de revisiter l’histoire du groupe et de mieux comprendre l’évolution des Kinks.
La rivalité avec les Who, les Stones ou les Beatles est évidemment évoquée mais sans s’y attarder.
Et on survole un peu rapidement la période des années 80 à nos jours même si ce n’est évidemment pas la plus importante des Kinks.
Toutefois là où je suis en désaccord c’est lorsque j’entends que le groupe a été malchanceux, je trouve que c’est un peu exagéré (il y a eu parfois des mauvais choix de label ou de management et bien sûr la fâcheuse interdiction de tourner aux USA entre 66 et 69 et qui a été préjudiciable à leur carrière dans la mesure où ils ont moins percé aux States et se sont repliés sur la Grande Bretagne et l’Europe d’où une renommés moindre que les Who, les Beatles ou les Stones) mais encore une fois le groupe a néanmoins eu une sacré carrière que beaucoup pourraient envier.
Avec ce documentaire, intéressant, on en sait un peu plus sur les Kinks (en tout cas pour ma part j’y ai appris des choses) même si le groupe reste par certains côtés une énigme et en tout cas demeure le plus atypiques dues « 4 fantastiques ».
On attend toujours pour bientôt un nouvel album, annoncés depuis près de deux ans, des frères Davies – et qui sait les Who viennent de le faire il y a quelques mois, pourquoi pas les Kinks ?...
(1) et un tacle assassin envers les Jam mais je n’ai pas trop aimé le passage où certains biographes viennent dénigrer Van Halen et surtout les Jam (bien méchamment pour ces derniers) alors que ces deux groupes, fans des Kinks, ont, par leur reprise respective (leur hommage), remis à la fin des années 70 le groupe sur le devant de la scène ; on peut ne pas aimer leur version mais de là à les moquer ou à les descendre en flamme c’est indécent !
Et le réalisateur partage forcément cet avis puisqu'il a choisi ce passage.
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le 26 juil. 2020
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