Il y a quelques choses d’injustes concernant le film The Knight of Shadows : Between Ying and Yang.


Comme on pouvait s’en douter depuis son premier trailer, le film n’est pas une grande réussite. Pourtant, l’intention de départ était plutôt excitante : faire revivre au cinéma les récits fantastiques de l’écrivain Pu Sonling, surtout connu en occident grâce la trilogie cinématographique Histoires de Fantômes Chinois. Surtout qu’il s’agissait du premier « ghost story » avec Jackie Chan, désireux désormais de varier ses rôles au cinéma.


En cela, il était inutile d’attendre de ce film des cascades et des combats homériques. De toute manière, à 65 ans passés faudra bien se faire à l’idée que ce n’est plus possible d’attendre de l’action authentique de la part Chan. Et à travers ce constat, c’est toute une époque qui se tourne.
Avec les projections 3D et les effets numériques en constantes évolutions, il est naturel que Jackie Chan investisse ce type de cinéma grand spectacle. Et Knight of Shadows est clairement créer dans ce but. Kiefer Liu, le producteur de la récente trilogie Monkey King, a naturellement fait appel à Vash Yan Jia, réalisateur d’un premier mauvais long-métrage horrifique dont le seul intérêt est qu'il soit tourné en 3D.
Si la 3D bénéficie d’un plutôt bon travail artistique, exit le côté horrifique que l’on peut attendre d’une « ghost story ». Ici, on est plus proche du film de fantôme pour enfant qui surfe sur les succès de Monster Hunt 1 et 2.


Le cœur de cible n'est clairement pas les fans de la première heure. Ici, Jackie Chan incarne Pu Sonling un chasseur de démon, assisté par un jeune étudiant en sorcellerie et un groupe de petits monstres gentils. Le problème, c’est que l’intrigue du film ne tourne pas autour de Pu Sonling ! (le titre chinois est : Detective Pu Sonling).


En ajoutant une sous-intrigue bien plus palpitante et émotionnelle autour d’un couple amoureux maudits. Le récit oscille entre les deux intrigues sans jamais choisir d’investir radicalement la trajectoire de ses héros. En cela, ni les enfants, ni les plus grands peuvent pleinement apprécier la proposition.


Si Jackie Chan est alors égale à lui-même en sorcier espiègle. L’implication pleine d’émotion de la superbe Elane Zhong (le superbe Youth de Feng Xiaogang) ne peut sauver le film du manque de point de vue du scénario. Ne reste que quelques gags à base de pets toxiques et une scène de poursuite hilarante avec des miroirs magiques. C'est évidemment bien trop maigre.


Vu en 2D, le film peut sans doute voir sa valeur légèrement réhaussée durant une projection en 3D dont le final est clairement pensé pour ça. Mais il ne faudra pas s’attendre à un miracle non plus.


Au final, avec son sous-titre prémonitoire (entre Ying et Yang), The Knight of Shadows est bien trop mal écrit pour impliquer le spectateur. Sincère et vaillant, Vash Yan Jia fait tout ce qu'il peut pour rattraper le vide du film qu'on lui a confié. Durant toute sa vision, on se dit que le film aurait pu être tellement mieux s’il y avait eu un scénariste confirmé et un producteur plus honnête derrière.

Tirry
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le 2 déc. 2020

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