Après une séquence d'attaque en vol qui aurait très peu de chances de figurer au programme d'un troisième "Top Gun", une pilote de la Royal Air Force tente d'échapper à un groupe de talibans en se réfugiant dans une base soviétique abandonnée au milieu du désert afghan. À l'intérieur, elle découvre une menace encore bien plus dangereuse que les poils de barbe des insurgés des alentours...
Depuis le temps que l'on espère un sursaut qualitatif dans la filmographie de Neil Marshall de ces dernières années, on se dit naïvement qu'avec un retour à ses sources comme "The Lair", aka une série B énervée mettant en scène des gros bras militaires face à des méchantes bébêtes aux grandes dents à l'instar d'un bon vieux "Dog Soldiers", le bonhomme a toutes les chances de renouer avec le succès sur un de ses terrains de prédilection. Eh bien, ce ne sera pas encore pour cette fois car, même là, Neil Marshall ne semble plus trop savoir quoi proposer pour se retrouver !
Des stéréotypes de personnages militaires poussiéreux aux envies sacrificielles absurdes de l'héroïne pour toute personne qu'elle connaît depuis moins de 24h en passant par l'alliance inévitable avec l'autochtone, "The Lair" ressemble à une enfilade de clichés incontournables de ce type de série B que Marshall se contente péniblement de mettre bout à bout, avec la complicité de sa compagne Charlotte Kirk (actrice principale et coscénariste), sans parvenir à retrouver ce mélange de fun buriné, de violence outrancière et d'horreur qui a installé son nom dans la mémoire collective du cinéma de genre. On sent pourtant bien quelques efforts pour en ressusciter l'essence grâce à des saillies gores, des punchlines (forcées) ou une propension à tout miser sur les affrontements mais ce peu de folie est invariablement dissout à l'intérieur d'un film complètement générique, où même ses créatures qui devraient marquer les esprits ne ressemblent qu'à de vulgaires et moches dérivés bipèdes des Lickers d'un Resident Evil (sans compter la banalité de leurs origines).
Alors, certes, en allant directement au but pour confronter toujours plus rapidement ses militaires à ses monstres, "The Lair" a le mérite d'offrir un rythme soutenu, lui permettant d'éviter les temps morts, mais c'est une bien maigre consolation face à la pauvreté d'écriture, la réalisation sans grand relief ou l'interprétation médiocre (Kirk en est involontairement hilarante) ne faisant qu'appuyer l'indigence d'une telle entreprise. À croire qu'il ne faut désormais plus rien attendre d'original de la part de Neil Marshall...