the Land of Hope
de Sono Sion

Vu durant le festival Hallucinations collectives à Lyon
Avec ce film Sion Sono s'attaque aux conséquences humaines et individuelles d'un tremblement de terre entraînées par l'explosion d'une centrale nucléaire. Le rapprochement avec la catastrophe de Fukushima en filigrane est évident. Mais le réalisateur n'est pas là pou rejouer les infos. Au contraire le film trouve être apaiser comme si cet accident majeur avait recentré le travail du réalisateur punk sur des préoccupations existentielles qui nécéssitaient forcément que sa virulence s'efface pour laisser le drame vécu par ses familles l'envahir pleinement.
The land of hop se centre donc sur la famille Ono. Suite à la catastrophe, les parents, âgés, choisissent de rester tandis que le fils et son épouse acceptent d'être évacués pour fuir la radioactivité… Un ligne de démarcation qui coupe la localité ou vit la famille est placée dans la rue jouxtant leur maison. Elle est censée séparer la zone protéger; dans laquelle se trouve leur maison; de la zone à risque.
Pour ceux qui connaissent Sion Sono, il entame avec The Land of Hope un changement radicale de sa façon de faire du cinéma sans pour autant renier une certaine colère qui parcoure son oeuvre jusque là. En effet plusieurs séquences nous rappelle la force écrasante de son cinéma quand, par exemple le personnage le plus âgé dis à son fils qu'il n'a rien à attendre du gouvernement, de l'armée ou même du maire du village et que globalement les autorités sont incapables d'apporter une aide valable aux familles touchées par la catastrophe. Quand il montre également comment les médias essayent de minimiser l'importance de la situation par des messages incitant les gens à ne pas porter de masques car c'est un signe déprimant pour la population alors que tout ça n'est pas si grave et cela n'a pas atteint Tokyo… Etc mais la dénonciation n'est pas aussi violente que dans certains de ses précédents opus. Ce n'est plus ce qu'il cherche visiblement. Comme le titre du film l'indique, c'est ce qui est porteur d'espoir au sein de la destruction. Ce qui reste aux hommes quand ils ont été dépossédés de tout.
C'est vers une vison animiste de la vie qu'il va se tourner, appelant à mon avis une vision similaire à celle de Kitano (période pré "Dolls"), et Kim-Ki-Duk sur Printemps,été, automne, hiver… et printemps. Comme eux The Land of Hope nous offre de beaux moments d'errance dans la ville dévastée (la séquence de la danse du couple âgé dans la neige), le jeune couple à la recherche de souvenirs...
Par moments le film tire un peu en longueurs contemplatives. Mais la qualité de l'interprétation, la beauté délétère des images, l'intensité du propos nous offre un spectacle remplie d'émotions dont les dernières scènes m'ont laissé une boule de larmes dans la gorge.
Alors c'est pas forcément le meilleur film de Sion Sono mais c'est assurément un film plein d'émotions et de sincérité abordant avec pudeur un sujet difficile.
Coyot
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le 13 janv. 2014

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Coyot

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