Un western entièrement parlé en luxembourgeois et situé un peu avant et quelque temps après l'indépendance du pays, c'est évidemment alléchant pour tout cinéphile curieux. Il s'agit sans aucun doute du plus grand projet jamais monté autour de l'histoire du Grand Duché et le film a indubitablement des ingrédients dignes d'un blockbuster, à commencer par une violence éruptive qui rappelle les plus belles heures de Sam Peckinpah. Western, oui, The Last Ashes y ressemble, ou parfois plus proche d'un film de vikings, mais avec des éléments "modernes", à commencer par son héroïne, en croisade contre le patriarcat particulièrement cruel du petit village auto-suffisant où elle est née, et qui a tout du fonctionnement d'une secte, dans ses us et coutumes impitoyables. Nous assistons donc à quelque chose qui ressemble au retour de la vengeance d'une rebelle au sang froid, non sans avoir eu droit auparavant à un prologue étonnant en noir et blanc et format carré. Le long-métrage s'avère efficace, c'est indéniable, avec un souci de réalisme dans les décors et les costumes, mais il s'égare parfois dans un esthétisme emphatique et comporte quelques lacunes dans la cohérence de son scénario, dont l'une, fondamentale, concernant la survie de son héroïne. Au sein d'un casting riche en gueules pittoresques, l'interprète principale, Sophie Mousel, livre une performance, notamment physique, impressionnante.