L’indéniable qualité de Last days on mars, c’est le rendu incroyable de son univers martien avec un budget visiblement modeste (seule la modestie peut générer l’anonymat d’un tel exploit). Jamais l’univers martien n’a été aussi crédible, et une expédition scientifique en territoire extra-terrestre aussi cohérente. Le design de la base, les véhicules utilisés pour l’exploration et l’acheminement du matériel… Tout est fonctionnel, et l’excellente finition des effets spéciaux numérique (le ciel n’est pas bleu, merci !) propulse le film dans la classe des série B de luxe, qui parviennent à créer un excellent univers avec peu de moyens. Et question cohérence scientifique, le film se décide enfin à tenir la route, en s’appuyant sur des raisonnements scientifiques simples mais fonctionnels, et sur des personnages qui ne sont pas cons ! Enfin, merci, ça fait plaisir de voir des personnages qui réfléchissent un peu, et si leur caractère peut se révéler profondément agaçant, ça ne remet pas forcément en cause leurs compétences ! Jusqu’à la découverte de la forme de vie, le spectateur est tout simplement aux anges, se nourrissant de cet univers avec appétit, et appréciant un déroulement sans faille. Le problème vient peut être de la suite. Il est facile de citer Alien comme source d’inspiration (même si, pour le côté technique, ce serait plutôt Prometheus qu’il faudrait citer), et le script essaye donc de faire preuve d’un peu d’originalité. Et son idée est en cohérence avec la découverte du géologue (d’étranges structures organiques comparables à des fungus (comment j’étale ma science !)), dans une logique de créature monocellulaire primitive. Mais le résultat devient vite banal, devenant un enième avatar d’un genre facilement identifiable. Last days on Mars perd alors de son originalité, malgré une indéniable efficacité dans l’enchaînement des péripéties et les confrontations avec « l’organisme », cumulant dans un final musclé et bien fichu, mais hélas sans conclusion, fait hautement frustrant pour le spectateur. Il reste alors un bon souvenir du film, essentiellement pour ses décors incroyables et son excellent point de départ, un goût d’inexploité se faisant ressentir par la suite. En l’état, pas de quoi bouder son plaisir, le statut de série B du film laisse quand même une bonne part de divertissement, s’articule autour de personnages pas nuls (un peu brouillons, tout au plus), pour un résultat sans la moindre prétention qui témoigne de la sincérité de l’entreprise. Un film honnête.
Voracinéphile
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le 22 janv. 2014

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