RHUBARB PIE
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le 16 avr. 2024
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Difficile d’être méchant avec ce film qui tricote sans se forcer sa petite intrigue assez marrante. Bien sûr, on a parfois l’impression qu’il s’agit d’une scène d’un autre film qu’on aurait étiré inutilement. Et c’est fou ce qu’à fait Tarantino à notre psyché, qu’on apprécie ou pas son cinéma, pour venir ainsi visiter nos caboches dès que trois pélos échangent des banalités dans un "diner". Bon, ici le verbe est loin de se tripoter la nouille avec la même truculence. Et on a du mal à décoller des banalités d’usage, même lorsqu’elles sont récitées par un casting un peu attendu, réunissant quelques bonnes goules, et une vieille gloire pour faire plaisir aux trois du fond.
Conditionné par un imaginaire qu’il faudrait sûrement secouer un peu, on pense aussi aux Frères Coen. Mais là encore, la mise en scène de la bêtise en marche et de ses inéluctables conséquences est loin d’être satisfaisante. Dépouillée de sa chorégraphie, il ne reste que la bêtise qui ne procurera au spectateur qu’un divertissement assez sommaire. Là encore, on aurait aimé voir cette intrigue dynamitée par les Coen…
Comme visiblement je pense trop et que j'ai du mal à me taire même quand je dis rien, j’ai aussi pensé à la Quatrième dimension. Il y a une certaine proximité avec l'oeuvre de Rod Serling dans ce petit groupe réuni dans une station service qu’ils ne peuvent quitter. Mais à nouveau, on est loin de la finesse de Serling ou de Matheson et le film échoue à créer un suspense ou à monter sa mayonnaise de tension. Résultat, tout ça reste dans le fond du pot, et la conclusion qui aurait dû être un feu d’artifice de violence débile se ramasse un peu lamentablement… Pour paraphraser un monarque déjà oublié, je dirais pas que c’était mauvais, je dirais plutôt que c’était pas très bon. Et je suis loin de lui reprocher de ne pas être "un Tarantino", en créant des personnages plus forts, imbriqués dans des histoires plus marrantes qu’auraient articulé des dialogues plus inspirés…. Pas plus que je ne lui reproche de ne pas avoir été à la hauteur d’un film des frères Coen, où la conclusion du film aurait été précédée d’une cascade désopilante d’actions consternantes. En fait, je lui reprocherais surtout de pas avoir eu vraiment d’idées, ou de style, pour rendre tout ça juste un peu plus intéressant, ou un peu plus trépidant. C’était pas très bien, mais c’était loin d’être mauvais, c’était juste vaguement sympathique. Un peu comme une boisson gazeuse quelconque lorsque t’as chaud et que t’as un peu trop bu la veille. Tu l’échangerais pas contre ce qui a causé ta gueule de bois, mais sur le moment tu la bois et tu remercies le grand plan de l’univers d’avoir permis que les frigos existent. Je sais pas si c’est très clair mais je ne trouve pas mieux à dire sur ce Last Stop at Yuma County, dont la principale qualité reste quand même d’avoir un titre qui ressemble à Last Stop at Larrimah, ce qui me permet de recouler ici un compliment à ce magnifique documentaire australien.
Créée
il y a 7 jours
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