RHUBARB PIE
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The Last Stop in Yuma County - présenté au Festival européen du film fantastique de Strasbourg (FEFFS) dans la catégorie Compétitions Crossovers - premier long pour le réal Francis Galluppi, qui s'inscrit dans la tradition des thrillers néo-noir modernes. Dérivé du film noir classique né dans les années 1940-50, avec ses personnages moralement ambigus, ses dilemmes, ses ambiances pessimistes, pleines de fatalité, de violence, de corruption et de perte d'innocence, le néo-noir, lui, actualise ses enjeux sociaux et politiques, en adoptant un ton peut-être encore un poil plus désabusé et cynique, tout en jouant sur des mécanismes narratifs évidemment plus modernes avec souvent un recours à l'humour noir. Ici, on est en plein dedans. Situé dans l'Arizona désertique, Galluppi joue sur les codes du huis clos, de la tension palpable, et d'une confrontation inévitable entre des personnages pris au piège d'un environnement à la fois physique et psychologique. Galluppi, influencé à la fois par Quentin Tarantino et surtout par les frères Coen (les deux grands noms du néo-noir des années 90), s'amuse à tisser un récit qui mélange tension, violence, humour noir et dilemmes moraux.
L'histoire : La clientèle d’un diner d’Arizona attend patiemment le ravitaillement en essence de la station-service. Il y a là un vieux couple texan, un représentant en couteaux, l’épouse du shérif et des braqueurs de banque, histoire que l’atmosphère se charge d’électricité.
Il faut avouer que The Last Stop in Yuma County part d'une base plutôt classique, mais solide. L'idée d'un huis clos étouffant dans un coin reculé de l'Arizona, avec des protagonistes aux motivations floues qui se retrouvent enfermés les uns avec les autres, c’est du déjà-vu. Du déjà-vu, mais qui ici fonctionne vraiment bien grâce à la mise en scène qui joue admirablement bien avec l’espace et la montée progressive de la tension. Ce cadre resserré permet en effet de maximiser cette tension dramatique, chaque recoin de la station devenant un espace stratégique, transformant un banal décor en terrain de jeu mortel, où les personnages évoluent avec une certaine précarité. Galluppi utilise assez bien cet environnement pour rythmer son intrigue, jouant avec la géographie de l’endroit pour intensifier le suspense. Galluppi, et son directeur photo David Newbert, exploitent chaque angle possible, chaque perspective, pour que l’espace, aussi réduit soit-il, paraisse vaste et plein de surprises, sans pour autant diminuer l'aspect "piège à rat" de son décor, prompt à faire monter la pression. Du bon taf quoi, équilibré. C’est ce qui donne à ce thriller son caractère légèrement oppressant, typique des films néo-noir, tout en flirtant avec un ton et des moments d'humour noir, de maladresse, de décalage presque, très à la frères Coen.
[...]
Retour plus détaillé sur notre blog, ici :
https://lesgloutonsducinema.blogspot.com/2024/09/the-last-stop-in-yuma-county-francis.html
Créée
le 29 sept. 2024
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