En Alaska, personne ne vous entendra crier.
La fin du monde, des gens qui deviennent fous et mettent fin à leurs jours, un fond écologiste, en somme un résumé dans les grandes lignes de Phénomènes (The Happening). Néanmoins l'ensemble prend une direction toute autre, se focalisant sur l'ambiance plutôt que le gore gratuit, suivant la base de La chose d'un autre monde, servant une atmosphère isolée, en Alaska, où la crainte de l'autre et de l'étrange devient de plus en plus présente. Autre point que l'on retrouvait dans le film sus-nommé, l'opposition entre ses deux protagonistes, l'un étant un foreur bourru et déterminé (Ron Perlman) et l'autre étant un scientifique écologiste chargé de superviser l'ensemble et s'assurer que tout est aux normes.
Nous avons donc ici deux films mixés en un, et si l'ambiance est plutôt bien fichue, elle finit au bout d'un moment par devenir pesante, sans chercher à se renouveler, et ne suscite finalement qu'un intérêt modéré.
On suit donc le tout en attendant d'avoir finalement la réponse à cette manifestation de la nature qui cherche à reprendre ses droits, mais sans rien vous révéler, elle est abracadabrante, décevante, ridicule, et plombe le film.
Bref, The Last Winter est un film moyen, dilapidant certains moments intenses, dégageant une atmosphère assez proche de The Thing de Carpenter, sans compter également quelques instants gores, mais ses innombrables longueurs le rendent par moments pénible.
Larry Fessenden, ici réalisateur et scénariste, partait d'une bonne idée, bien qu'empruntant à ses homologues, mais ne semblait pas savoir comment boucler son métrage, nous noyant dans un final honteusement laid. C'est d'autant plus regrettable que cette dernière partie assombrisse un tableau qui pourtant était — presque — immaculé, la technique assurant plutôt bien, que ça soit sa photo, sa mise-en-scène et son montage, sans compter sa bande-son lugubre qui aidait encore plus à l'immersion.
Ron Perlman s'offre ici l'occasion de briller un peu plus que dans ses navets habituels (Le Dernier des Templiers, Bunraku), tout comme James LeGros, rescapé d'Ally McBeal, qui devient depuis quelques temps un peu plus présent à l'écran, mais également Connie Britton, qui quant à elle n'avait pas laissé de souvenirs depuis la série Spin City.
Pour conclure, si vous cherchiez quelque chose reprenant les idées de Phénomènes et l'ambiance de The Thing, vous aurez sous la main un produit capable de vous satisfaire bien plus que le remake de ce dernier, sans pour autant marquer les esprits. Ceux qui recherchent du gore et du divertissement pas crédible pour deux sous auront aussi bien à faire que de (re)voir le film de Shyamalan, car dans ces registres, il assurait bien mieux, malgré sa crétinerie et son casting absurde.
Mention spéciale pour Magni Ágústsson, qui a su mettre son talent de directeur de la photographie au service de cette production et lui apporter un point supplémentaire.