Le cinéma coréen contemporain est connu et reconnu depuis maintenant une grosse décennie mais c'est toujours passionnant de découvrir des films antérieurs à cette période qui sont complètement passés sous les radars. The Last Witness est un polar sorti en 1980 qui annonce déjà ce que sera ce genre tant apprécié deux décennies plus tard. On y retrouve cette portée très politique et sociale. Un certain Park Chan-wook aime d'ailleurs beaucoup le film et je ne serai pas étonné que ça ne soit pas le seul. L'enquête est assez dense, on y suit un inspecteur solitaire qui va aller enquêter un peu partout en Corée. Ça m'a beaucoup rappelé les polars de Yoshitarô Nomura (ce qui est un immense compliment dans mon cas) avec notamment des trajets en train, des discussions avec des locaux, etc. Une attention particulière est d'ailleurs portée aux paysages comme chez Nomura. L'enquête sera l'occasion de découvrir sous forme de flash-backs, les événements qui vont mener aux meurtres. C'est adapté d'un bouquin et ça se sent, les dialogues et l'atmosphère priment sur l'action mais l'intérêt est toujours renouvelé. Le casting est vraiment charismatique et visuellement le film est vraiment splendide. On ne voit pas souvent la Corée de cette époque. J'ai été assez bluffé de voir Séoul dans les années 70 et de voir la vitesse à laquelle elle a évolué. Le film est aussi très organique, il fait froid, venteux, pluvieux, boueux et le spectateur le ressent. Reste également une dimension tragique franchement réussie et une noirceur globale efficace.

The Last Witness est un polar à découvrir surtout si aime les polars coréens récents. Un film dense, sombre, organique et sublime visuellement.

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le 22 août 2024

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MistyForest

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