En 2016, le scandale des Panama Papers secouait le monde, dévoilant tout un schéma de blanchiment d'argent orchestré par un cabinet panaméen d'avocats : Mossack & Fonseca. Trois ans plus tard, Steven Soderbergh en tire un film, et cherche visiblement à surfer sur le succès de "The Big Short". En effet, "The Laundromat" est un semi-documentaire cynique, où Gary Oldman et Antonio Banderas brisent le 4ème mur et se gaussent en avocats infectes vantant leurs montages financiers et leur pseudo-intégrité morale, tandis qu'une pléiade de stars incarnent des personnages affectés par les sociétés écrans.
Le film contient quelques passages amusants, et la mise en scène est plutôt élégante (s'il on excepte certains plans pas toujours de bon goût), mais c'est la construction qui pêche quelques peu. Le scénario tente de montrer les conséquences de ces sociétés écrans à travers trois histoires, mais on a du mal à y voir un vrai enjeu (l'intrigue autour de la veuve est en particulier très artificielle), ni des vraies explications sur les détails du cabinet, qui semblent se contenter d'empiler les sociétés écrans. Néanmoins, l'ensemble se laisse suivre, grâce au talent de sa distribution (Meryl Streep, Jeffrey Wright, Robert Patrick, Sharon Stone, James Cromwell, tout de même !), et à quelques touches d'humour sympathiques.