(ultra) Light my fire
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THE LIGHTHOUSE (15,9) (Robert Eggers, USA, 2019, 110min) :
Un radical conte marin où la mythologie et les légendes maritimes se mélangent salement à l'horrifique pour narrer étrangement une relève de deux hommes choisis pour cette tâche ardue pendant 4 semaines afin de s'occuper d'un phare reculé (entièrement reconstruit pour le film), érigé sur une île mystérieuse de la Nouvelle-Angleterre en 1890. Le scénariste et cinéaste américain Robert Eggers, auteur de l'épatant The Witch en 2014, opte judicieusement pour son second long métrage sur une mise en scène en format 1:19.1 ultra-stylisée visuellement, et abondamment amplifiée au niveau des effets sonores. Un esthétisme qui convoque notamment les films muets expressionnistes allemands. Un sensoriel long métrage sous la forme d'un onirisme cauchemardesque salé, submergé par une sidérante photographie en pellicule 35mm noir et blanc (obtenue grâce à des filtres conçus spécialement pour retranscrire le grain des années 30). Une œuvre à la fois grotesque, vulgaire et terrifiante littéralement capturée par les deux impressionnantes incarnations fascinantes de Willem Dafoe (un vieux loup de mer autoritaire, grossier et flatulent) et Robert Pattinson (un novice érotiquement obsédé par une sirène), au cœur de la tempête sous des crânes. The Lighthouse s'empare du spectateur sans subtilité, pour lui offrir une véritable expérience cinématographique visuelle, viscérale et charnelle peu commune. Un hypnotique voyage insulaire en huis clos vers la folie la plus obscure, celle des hommes. Hallucinant. Violent. Captivant.
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Créée
le 3 juin 2019
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