(ultra) Light my fire
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Même si le second film de Robert EGGERS prend pour cadre un phare isolé sur un bout de rocher en plein milieu de l'océan, il ne faut pas négliger l'ouverture du film où, dans une brume à l'épaisseur insondable, un navire dont on n'apercevra que la proue et la silhouette lointaine amène nos deux personnages sur ce fragment d'île. Cette mise en scène rend d'autant plus mystèrieux nos deux protagonistes, comme téléportés sur ce lieu, qui pourrait s'apparenter à l'enfer aprés une traversée du Styx.
Mais les références à la mythologie ne s'arrêtent pas là : plus appuyées avec Poséidon incarné au sens propre du terme à plusieurs reprise par le vieux gardien de phare campé par un Willem DAFOE dont chaque détail (jusqu'à l'accent) confère une authenticité bleuffante à son personnage de loup de mer.
Et cette boite de pandore symbolisée par la lampe du phare interdite d'accés à l'apprenti WINSLOW que le désir d'y pénétrer mènera à sa perte. (je n'en dirai pas davantage pour ne pas spoiler).
Mais « The LIGHTHOUSE », c'est aussi une histoire de dissimulation, de culpabilité et de désirs refoulés.
Ainsi Winslow dissimule son crime, à savoir qu'il n'est pas intervenu alors que son supèrieur se noyait. Wake quand à lui a abandonné femme et enfants.
Et puis, au fur et à mesure qu'avance le récit, on apprend que chacun des personnages n'est pas celui qu'il prétend être : Winslow s'appelle en réalité Thomas , Wake ne boite pas à cause d'une mauvaise fracture et n'a jamais été marin...
Enfin cet isolement, accentué par une météo hostile et un décors inhospitalié, fait surgir pour chacun de nos personnages des pulsions purement animales ou se mêlent sexe, soumission et mort.
Comme dans « The Witch », précédent film du réalisateur, certains détails sont laissés à l'interprétation du spectateur : Wake existe t-il réellement ? D'ailleurs le nom du personnage que l'on peut traduire par « réveil » ne suggère t-il pas que nous sommes dans un rêve ?
Créée
le 22 sept. 2019
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